Prudence Maïdou

La personnalité interrogée ce mois est Prudence Maïdou que j’ai rencontré pour la première fois au FESTILAG 2014 à Abidjan lorsqu’elle présentait le film Dakar Trottoirs pour lequel elle joua le premier rôle. Toujours active dans le domaine du cinéma elle ajouta une corde à son arc en développant ses compétences dans les métiers du spectacle. Aujourd’hui, elle est basée à Abidjan avec son Agence Fais Moi Rêver qui organise des prestations artistiques et spectacles dont le premier spectacle en terre ivoirienne sera : African Cabaret qui se tiendra le vendredi 9 septembre 2016 à partir de 20h30 à l’Espace Crystal.  

Credit photo : Uwe Umer
Credit photo : Uwe Umer

1. Prudence Maïdou en quelques mots ? Comment se décrit-elle ?

Une passionnée de la vie et une gourmande.

2. Depuis le FESTILAG 2014, qu’est ce qui a changé dans votre vie et votre parcours artistique ?

Il s’en est passé des choses (rires).
En quelques chiffres, voici ce qui a changé dans mon parcours artistique :

  • Deux (2) prix d’interprétation en tant que meilleure actrice.
  • Deux (2)films :
    • PATRIES de Cheyenne Marie Caron
    • BIENVENUE AU GONDWANA de Mamane où j’ ai le rôle principal féminin sortie prévue en fin d ‘année.
  • Une agence de spectacle crée à Abidjan et deux (2) pièces de théâtre en création:
    • Les larmes d’ Oedipe de Wajdi MOUAWAD  avec Fargass ASSANDE pour avril 2017
    • Un seule en scène sur un texte de KOFFI KWAHULE qui est aussi en cours
    • bien évidemment AFRICAN CABARET qui aura lieu ce vendredi 9 septembre 2016 à partir de 20h30 à l’Espace Crystal

3. Pourquoi avez-vous choisi la Côte d’Ivoire comme destination pour l’Agence FMR ? et pour le spectacle African Cabaret ? 

logo agenceLe choix de la destination est dû au fait que mon mari soit venu s’installer en Côte d’Ivoire pour des raisons professionnelles. Étant une  femme hyperactive, je ne pouvais me contenter de rester à la maison les bras croisés même si je ne vous cache pas que j’ aime bien passer du temps dans ma cuisine. Abidjan est une ville dont l’ économie est en pleine croissance, c’est le bon moment pour entreprendre : FAIS MOI RÊVER se glisse donc doucement dans la vie Abidjanaise.

 

4. D’où est venu cette idée de faire un spectacle intitulé African Cabaret ? 

J’ai toujours voulu monter un spectacle cabaret, l’idéal serait de posséder MON cabaret mais peut être un jour qui sait? Il y’a 15 ans de celà, j’organisais à Paris des soirées Cabaret avec la danseuse chorégraphe Sumirah SALTEL, nos soirées avaient beaucoup de succès mais étant danseuses on ne pouvait pas continuer à cause des tournées que nous effectuons. J’ai donc mis l’idée de côté et je savais que j’allais y revenir un jour.  Arrivée au pays de «l’enjaillement», les choses se sont faites naturellement. Ma rencontre avec Jemima GBATO a accéléré le projet, cette jeune Ivoiro-Vietnamienne est pleine de talent, elle est le début du commencement.

 

5. A l’origine, d’où vient votre passion pour les arts de la scène ? Et comment cela vous a conduit à mener des actions de promotion de l’art et de la culture tout en alliant des actions humanitaires ?

Je ne pourrais vous dire d’où vient la passion pour les arts de la scène car  depuis  mon enfance je danse, je crée, je participe à des cours de théâtre, des battle de danse etc…  dans la famille on m’ appelait la « vedette ».  Je ne pense pas que l’ on devient artiste mais que l’on nait artiste. Ce métier nous choisit et non le contraire.
LOGO PRUD DANSEPour l’aspect humanitaire, je vais vous rappeler que je suis Centrafricaine. Je suis née et j’ai grandis jusqu’à l’âge de 10 ans dans ce pays qui fait partie des pays les plus pauvres au monde. Je viens d’une famille modeste et il était juste évident pour moi d’allier mon métier aux actions humanitaires. Mon association Prud’danse avec les Maux a vu le jour en 2004, nous utilisons l’ art pour soigner les maux.

 

6. Vous avez récemment animé un Master Class sur les métiers du spectacle lors du festival international de danse au féminin qui s’est tenu du 18 au 21 août 2016 à Abidjan. Que retenir de cette expérience ? Quel est le rôle que vous pensez avoir à jouer ? 

Ce master Class était pour moi une façon de rencontrer les jeunes danseuses de la Côte d’Ivoire et repérer des talents. Je parle aussi souvent de transmission: la transmission est un devoir pour chaque être humain. Le savoir se partage. Aujourd’hui à presque 40 ans,  j’ai vécu énormément de belles choses pourquoi ne pas les partager? Parler de mon expérience pour dire que tout est possible car « SEUL LE TRAVAIL PAYE»

 

7. Au niveau de la promotion des arts et de la culture en Côte d’Ivoire :

  • Pensez vous que les choses sont en cours d’évolution sur le marché ivoirien ?

Oui, je pense que les choses sont en cours d’évolution en Côte d’Ivoire. Le programme de formation de l’INSAAC est en révision et  il y’ a des choses qui se préparent. L’ Académie de formation aux métiers de comédiens avec Guy Kalou propose un bon programme également. Le DISCOP Abidjan a attiré énormément d producteurs, réalisateurs, chaines de télévision et l’un des films africains ayant eu le plus gros budget a été tourné ici, en Côte d’Ivoire, cette année. Le Studio de productions TSK  développe aussi pleins de projets intéressants. Et la RTI (Radio Télévision Ivoirienne) ne cesse de développer des séries télé. Il y’ a une bonne volonté de changer les choses.

  • Les arts de la scène en Côte d’Ivoire : Selon-vous, comment se porte le secteur en Côte d’Ivoire ?

Cela ne fait pas longtemps que je suis installée dans le pays, mais du peu que je vois, je dirais qu’il y’ a encore un travail à faire sur la prise de conscience du mot ARTISTE surtout dans le domaine de la danse. Le phénomène coupé décalé a complètement envahit le monde du spectacle. Pour moi, qui suis étrangère je n’ai aucun repère de la musique traditionnelle ivoirienne, si cela continue on risque une grande perte d’ identité.

Retrouvez tous nos articles parlant de Prudence Maïdou :

  • Festilag 2014, cliquez ICI
  • Dakar Trottoirs, cliquez ICI
  • Festival International de Danse au Féminin, cliquez ICI
  • African Cabaret, le spectacle de Prudence Maïdou, cliquez ICI
  • African Cabaret, une balade musicale, cliquez ICI

4 réflexions sur “Prudence Maïdou”

  1. Ping : FESTILAG 2014 - découverte de 34 oeuvres cinématographiques - ORIGINΛL - Arts & Culture

  2. Ping : Dakar Trottoirs, primé au FESTILAG 2014 - ORIGINΛL - Arts & Culture

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