Manu Dibango – Une rencontre que l’on n’oublie pas…

Le mois de janvier a été marqué par notre rencontre avec Manu Dibango. Je suis vraiment très heureuse de partager ce moment avec vous car il s’agit d’une personne qui a bercé mon enfance. 

Manu Dibango

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Emmanuel N’Djoké Dibango dit Manu Dibango est un artiste camerounais né à Douala au Cameroun. C’est un grand saxophoniste mondialement connu. En effet, il est à l’origine de grands titres tel que « Soul Makossa». Un morceau qui a été samplé, soit imité, par Michael Jackson avec le titre « Wanna Be Starting Something ». Plus récemment, c’est Rihanna avec le titre « Don’t Stop the Music ».

 

Il a participé à la promotion de la musique africaine à travers le Jazz et a participé à la formation de nombreux artistes africaines. Il continu d’ailleurs à être très actif car il a été le 8 septembre 2015 nommé Grand Témoin de la Francophonie aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Rio 2016. Une nomination de Mme Michaëlle Jean, Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie.

Aussi dans le cadre de sa visite à Abidjan, pour le lancement du Marché des Arts du Spectacle Africain (MASA), a été élevée au rang de Commandeur de l’Ordre national. Une élévation réalisée par la Grande Chancelière  de l’Ordre national de la République de Côte d’Ivoire, Madame Henriette Dagri Diabaté. Pour en savoir plus, visitez le site officiel.

 

La Table ronde

Cette rencontre n’était pas une table ronde habituelle. Elle était une rencontre de retrouvailles, de souvenirs et de belles anecdotes. Elle était « bon enfant » comme on se plait à le dire et surtout nous avons bien rigolé ! Elle a aussi a permis de réunir des compagnons de route de Manu Dibango. On citera Paul Wassaba, Diabo Steck, Georges Taï Benson et Balliet Bleziri. Ils étaient tous là pour nous raconter les années abidjanaises de Manu Dibango.

Allons dans le vif du sujet !

Tour à tour, Paul Wassaba, Diabo Steck, Georges Benson et Balliet Bleziri nous on raconté leur rencontre avec Manu Dibango. C’était vraiment un moment magique !

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Diabo Seck
Diabo Seck

 

1. Georges Taï Benson

George Taï BensonGeorges Taï Benson est un ancien animateur à la RTI et créateur de plusieurs émissions à succès depuis les années 1970 dont « Variétoscope ».  Il a ouvert le ballet en rappelant que lorsque l’orchestre de la RTI a été crée, il était administré par Bocanda, qui a été formé à Cuba. Sa vocation était de former une génération de musiciens qui savent lire et écrire la musique. Ben Soumahoro voulait aller plus loin et fit en sorte que Manu Dibango vienne approfondir le travail déjà commencé par Bocanda. Manu Dibango réussi le pari de faire de cet orchestre un ensemble uni et unique. C’est ce qui a été à la base de l’explosion exceptionnelle de talents en Côte d’Ivoire et plus largement en Afrique. En effet, cet orchestre est parti aux quatre coins du monde et s’est même produit à l’Olympia. Ce fut une belle aventure pour Georges Benson. Il rappela d’ailleurs que cette expérience a été le départ d’une longue amitié qui dure encore aujourd’hui.

Manu Dibango a ajouté sur cette époque de l’orchestre de la RTI qu’un artiste, quelque soit son domaine d’expertise que ce soit la comédie, la danse, etc. n’est jamais satisfait. Il doit toujours persévérer car «un artiste est le premier critique pour soi même».

2. Paul Wassaba

IMG_6436Paul Wassaba est un musicien et enseignant musicologue. Il a indiqué que Manu Dibango est celui qui lui a inspiré l’envie d’écrire et de devenir compositeur. En effet, en étant guitariste il a pu se perfectionner à ses côtés. Il a toutefois précisé que la notion de travail et de dépassement de soi a été impulsée par Manu Dibango à son niveau. Ce qui l’a conduit à maintenant écrire des musique de film. Il ajouta, par ailleurs, que Manu Dibango en a inspiré plus d’un comme lui. L’on peut citer Souleymane Coly ou Were Were Linking.

3. Balliet Bleziri

Balliet BleziriBalliet Bleziri est un journaliste et organisateur de spectacles (Festivals de Jazz et de Salsa). Il a rappelé que sa rencontre avec Manu Dibango a été le fruit d’un voyage. Effectivement, sa vocation professionnelle était le journalisme. C’est ainsi lors d’une rencontre qu’il a pu découvrir des musiciens exceptionnels dont Manu Dibango. Ces derniers l’ont accepté et lui ont donné une chance d’évoluer à leur côté. Il a ainsi quitté le secteur formel du journalisme pour intégrer le secteur informel de la photographie. Il prenait en photos ces musiciens lors de leurs prestations. C’est ainsi qu’il rendit hommage à Manu Dibango car ce dernier a contribué à sa formation professionnelle et intellectuelle dans la réalisation de son métier. Il indiqua qu’en musique, il ne suffit pas de savoir jouer. Effectivement, il faut surtout apprendre aux artistes à vivre de leur métier et à se donner de la rigueur. Cette rigueur pouvait à l’époque s’apprendre dans les grandes écoles de musique. On citera l’Ecole Joseph Kabaselé, l’Ecole de Franco Rocking Jazz, l’Ecole de Manu Dibango et celle du Grand Mandingue. Ces écoles étaient modernes. Tout cela pour dire que Baillet Bleziri a été très enrichi par cette rencontre et cette formation. Elles lui ont permis de se spécialiser dans la musique et de créer 3 festivals de promotion des arts.

Enfin pour conclure, je le cite : « Manu a été de ceux qui ont participé à faire vivre la musique africaine à un niveau international par sa culture du professionnalisme ».

Les questions réponses

Nous avons pu voir quelques photos de cette belle époque. Un Manu Dibango, jeune et beau garçon en pantalon patte d’éléphant toujours accompagné de son mystique saxophone. Les échanges de questions réponses ont pu permettre de recueillir des information plus personnelle sur son rapport à la musique.

Manu Dibango nous explique que l’on peut devenir musicien ou l’on peut naitre musicien. Pour sa part, il est né musicien. Il rappela qu’il a grandit dans un milieu croyant protestant et par conséquent, il se rendait tous les dimanches à l’église. Le moment qu’il attendait avec impatience était celui où la chorale allait se produire. Non pas pour les paroles mais pour la musique qui l’accompagnait. Il expliqua qu’il était particulièrement ému par le fait de voir le pianiste se munir de ses feuilles qu’il ordonnait avant de se concentrer sur le piano. La musique retentissait dans l’église et retentissait en lui, car à l’époque, les églises étaient conçues de telle sorte que le son raisonne dans l’ensemble du bâtiment. J’ai particulièrement apprécié ce moment d’intimité partagé. 

A l’issue de la rencontre nous avons pu échanger quelques instants avec l’artiste et faire signer nos albums de musique en guise de souvenirs.
2016-01-22 20.08.20

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Je vous laisse sur cette note musicale…

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