L’Afrique des Routes est une exposition qui se tient jusqu’au 12 novembre 2017 au Musée du Quai Branly et qui nous fait découvrir l’Afrique des Routes à travers la circulation des hommes, des idées, des cultures, des savoirs, des objets et des matières premières tant sur le continent africain lui même qu’avec le reste du monde. Retour sur les grandes lignes de cette exposition.

L’Afrique des Routes
L’Afrique des Routes est une exposition qui inscrit le continent africain dans l’Histoire du Monde. C’est un témoignage sur le rôle joué , du cinquième millénaire avant notre ère à nos jours, par les Africains dans le développement de nos civilisations modernes. En effet, placé au coeur des échanges et de la circulation des hommes, des idées, des objets, des cultures et des matières premières le continent Africain, avec comme moteur l’Afrique subsaharienne, a contribué aux échanges commerciaux, religieux et esthétiques. Cette Afrique qui a vu non seulement les Africains constamment circuler sur leur continent mais aussi les idées et les hommes n’ont cessés d’échanger avec le reste du monde. On découvre cette Afrique qui a toujours été un continent ouvert.
Découvrons donc cette exposition à travers les principales routes :
Les routes terrestres, fluviales et maritimes
Les routes terrestres, fluviales et maritimes ont favorisées naturellement les déplacements des populations et les alliances transformant les cultures en diffusant les idées, les savoirs mais aussi les arts et artisanats. C’est pourquoi les termes comme “tribu”, “ethnie” ou encoure “primitif” sont des perceptions erronée de l’histoire des peuples d’Afrique.
En effet, les Africains se déplacent à pied, en pirogue ou à cheval et commercent, se transmettent des connaissances et des savoir-faire, se font la guerre, créent des alliances…ils échangent entre eux, ils communiquent.
Les fleuves, lagunes, lacs et étangs sont autant de routes pour créer le dialogue entre les peuples.
Les villes
Les cités africaines sont la représentation même de la grandeur des empires et civilisations qu’elles ont abrités. On découvre ainsi différentes cités et royaumes comme le village Nok (qui s’étalait sur le Niger, le Nigéria et le Tchad), le Royaume de Napata (Soudan actuel) qui abrita les Nubiens et à laquelle succéda le royaume de Méroé puis le royaume Aksoum (Ethiopie). La bille de Carthage (Tunisie) est également mise à l’honneur en qualité de la plus prestigieuses des cités puniques de Méditerranée. Un clin d’oeil est également fait aux villes fortifiées Sao (que l’on trouve au Tchad) ainsi qu’au village de Kong (en Côte d’Ivoire).
La particularité de ces grandes villes est leur richesse. Tantôt les minerais (or, fer, cuivre), les produits cosmétiques (karité), les matières premières (coton, indigo,) tantôt le bétail et les esclaves. Ces villes sont autant de jalons pour le commerce local, régional, interafricain et international.
Les routes commerciales (sel, ivoire, or, cuivre, bronze, tissus, plantes)
L’Afrique a toujours commercé avec le reste du monde. Elle recevait parfois et envoyait beaucoup de produits. Le sel recherché par les africains étaient échangés contre du fer et de l’or. Les perles arrivées d’Orient envahir le marché. L’ivoire africain s’est retrouvé importé dans le monde entier aussi bien en Occident qu’en Asie (puisque les Chinois et les Indiens en ont fait bon usage). Le cuivre d’Afrique Centrale, et l’or ont été très longtemps recherchés. Tous ces objets ont servis de monnaie et aujourd’hui ces pièces d’or et d’argent frappés (poids Akan par exemple), cauris et autre perles servent d’ornements et de bijoux.
Les routes religieuses (animistes (vaudou afro amérique), islam, judaïsme, catholitisme)
Lors de notre séjour au Bénin, nous avons pu constater que les cultes animistes africains se sont retrouvés outre atlantique lors de la traite des noirs. En effet, les esclaves ont exporté leurs croyances aux Amériques influençant ainsi des rites. On a aussi pu constater que l’Afrique a adopté les religions monothéistes avec l’évangélisation par le judaïsme et par le christianisme mais aussi avec l’introduction de islam par les Arables dans le nord et par l’est dès le 9ème siècle.
Ce que l’on peut dire c’est que ces religions ont pu cohabiter pacifiquement jusque récemment malgré quelques heurts.
A lire :
- Le Vaudou, l’un des seuls héritages africains jetés dans le Nouveau Monde
- Du Jourdain au Congo ou les arts africains dans le christianisme au Musée du Quai Branly
- Les liens culturels entre le Bénin et le Nouveau Monde dans le regard de Pierre Verger
Les routes de l’esclavage (traites des hommes)
La traite des esclaves en Atlantique concerne exclusivement les peuples d’Afrique subsaharienne. Les Chefs africains ont organisés les captures afin de livrer les hommes aux trafiquants en échange de marchandises. Dès le 16ème siècle, les Portugais ont commencé cette déportation entre la région du Kongo et le Brésil. Les esclaves arrivent au Brésil et les denrées coloniales reviennent vers l’Afrique. C’est une traversée aller-retour directe entre la côte africaine et l’Amérique Latine.
Aux 17ème et 18ème siècles, le commerce triangulaire s’impose comme étant la route de la traite des noires. Les esclaves sont vendues en Amérique pour développer les plantations de canne à sucre des colonies françaises et britanniques. Les navires partent d’Europe avec des marchandises qu’ils revendent aux Africains. Il s’agit d’aliments spécifiques, d’outils nécessaires au fonctionnement des colonies, des bijoux, tissu fin pour les colons et plus grossier pour les esclaves. Une fois les marchandises vendues, les navires sont chargés d’esclaves qui sont transportés directement vers les Amériques. Les navires quittent ainsi les Amériques chargés de la mélasse nécessaire pour fabriquer le sucre en Europe.
Ce qu’il est important de rappeler c’est que la traite des esclaves à été abolie par les Anglais dès 1807. Mais la contrebande persista jusqu’à la fin de l’esclavage en 1935 dans les colonnes britanniques, 1848 dans les françaises, 1880 à Cuba et 1888 au Brésil.
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Les routes des arts modernes
Les civilisations africaines se caractérisent par leur goût pour l’art, l’esthétisme et le beau. Un goût que l’on retrouve dans l’artisanat, le textile, les sculptures, les parures, l’orfèvrerie, les peintures rupestres et murales… C’est ainsi que l’on comprend l’influence des civilisations sur l’art moderne. Les exemples sont nombreux. On pense aux spectaculaires Dames d’Avignon de Pablo Picasso.
On comprend comment les courants artistiques se sont confrontés au fil des siècles laissant les récits et les rêves d’orient influencés leurs arts.
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