Retour sur l’exposition de Ernest Dükü au Salon Zürcher Africa

Le Salon Zürcher Africa a accueilli du 27 mars au 2 avril 2017 l’exposition de Ernest Dükü qui nous questionne sur la spiritualité. Retour sur cette exposition. 

Ernest Dükü au Salon Zürcher Africa

Ernest Dükü au Salon Zürcher Africa

Interrogation sur la spiritualité

L’Exposition de Ernest Dükü nous interroge sur notre rapport à la spiritualité. En effet, de nombreux symboles nous ramènent à de nombreuses manières d’accéder à la spiritualité. En effet, que ce soit les références aux moines Tao, les chiffres pour la chiromancie, les lettres (1+1 =3) pour définir l’énergie, le Chi, le Feng Chi, la présence du Ying et du Yang ou encore les animaux pour la relation animiste, le serpent pour la relation à Dieu et la création ou encore la présence claire des cartes de visite de marabouts, comme les maîtres des connexions…

Ernest Dükü nous invite à nous interroger sur notre relation à la spiritualité dans le monde actuel.

En effet, nous sommes amenés à nous imaginer les frontières entre le monde physique et le monde spirituel, le matériel et l’immatériel et je dirais même le visible et l’invisible. Qu’est ce qui est tangible et intangible dans cette quête de la spiritualité? Est ce que c’est une spiritualité pour trouver un équilibre?

Il nous propose aussi de revoir les relations que nous entretenons avec l’art divinatoire issu des cultures, traditions et rites animistes et notre pratique des religions monothéistes. Ou encore quelle position adopter face à  la numérologie, l’art du Feng chi, le yin et le yang…

Il va même plus loin au niveau de la technique puisqu’il dessine sur du papier chinois froissé, il y écrit au bic, y colle des morceaux de papiers… un collage, un découpage, une composition de notre âme. Notre âme confuse qui cherche un équilibre entre notre moi intrinsèque, nos connaissances, croyances, éducations et le monde qui nous entoure.

Mais qu’est ce que la spiritualité donc dans un monde où nous devons lire et relire tous ces codes?

Explication de ‘ Spiritual Brotherhood @ Kurumaatawale Lab ‘ par Ernest Dükü

Dans la composition du titre “Kurumaatawalé” est un mot clé et dans le corps de ce mot valise, l’idée de la MAAT idiome de l’Egyptien ancien qui signifie ou plutôt symbolise l’idéal de “vérité justice”. L’oeuvre ne cherche pas à inventer, à dire l’absolu vérité, elle se nourrit de souvenirs des choses que l’on sait et qui se situe parfois dans l’oubli; elle tente de décortiquer les courses de l’unicité première qui fonde le continuum instructif dans l’ouroboros.

Ce sont les impressions mémorielles qui soulignent  les factures qu’on a faite aux sociétés supposées sans écritures, donc sans mémoire; les symboles sont là, présents pour dire ce qu’ils étaient et qu’ils peuvent à nouveau être en tant qu’objet de pensée afin de nous interpeller sur la multitude du monde.

Dans la partie haute se déploie l’image d’une pintade (oiseau nègre), un premier clin d’oeil est fait ici à l’ouvrage de Jean marie Lamblard “l’oiseau nègre, l’aventure des pintades dionysiaques”; un second clin d’oeil, elle s’inscrit dans les souvenirs d’enfance autour de l’awalé puisque dans le corps de cette image de pintade se laisse deviner les traces du jeu de l’awalé qui ici porte en substance les couleurs de la vision de Bruly Bouabré.

Ainsi se dévoile en partie les mystères de celle dont la robe est tachetée de noir et de blanc représentant les deux extrémités du spectre de couleur et englobant toutes les autres. C’est la représentation symbolique du TTU MUUN (Tout Monde) en créole haïtien.

“Avec l’image de cette pintade, j’ai simplement envie de raconter l’histoire des non-dits et de manières plus singulière les non -dits autour de la spiritualité africaine et de ces divers syncrétisme.

J’ouvre les voies d’exploration de la maraboutique. Les collages divers dans la partie basse donnent les listes aux regarde pour recevoir les raisons des fractures qui traversent nos sociétés actuelles, et en particulier celles qui ont été touchées dans les profondeurs de leurs traditions.”

A propos de Ernest Dükü

Ernest Dükü est un artiste, né le 7 décembre 1958 à Bouaké en Côte d’Ivoire. Il a étudié a L’INSAAC au sein de l’École Nationale des Beaux-Arts d’Abidjan. Il poursuit ses études à l’École nationale supérieure des arts décoratifs (ENSAD) à Paris a étudié l’Esthétique et les Sciences de l’Art à l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne. Son travail de création interroge ce qu’il nomme « les non-dits qui encombrent nos mémoires, ou mieux encore la problématique Feitiço ».

Ernest Dükü articule ce travail de création plastique en convoquant un ensemble d’artefacts ( des ideogrammes , des symboles etc ) dont le résultat pictural nous donne à voir une œuvre entre peinture et sculpture : il qualifie son travail de « peinture sculptée »

Ce travail artistique remarqué pour l’interrogation qu’il porte sur les questions relative à la mémoire, à l’identité dans une posture de lecture des cultures post-coloniale ainsi qu’aux questionnements relatives à  l’histoire, aux problématiques des syncretismes religieux etc…. à fait l’objet de plusieurs expositions.
L’œuvre Ernest Dükü s’enrichit de l’art de tout un continent – Egypte Antique, Art pariétal, etc… des cordes, des ficelles comme un clin d’œil à l’œuvre de l’artiste Ivoirien Christian LATTIER apparaissent dans sa création, c’est une grille de lecture des lieux de convergence de nos divergences.

Sources: Africansuccess.org

 

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