Le mercredi 25 janvier 2017 se tenait la deuxième édition de « CITE DES ARTS » avec le vernissage de l’exposition “Friction” de Essoh Sess au Bao Café. Retour sur cette exposition.

Friction de Sess Essoh
A travers l’exposition “Friction”, Essoh Sess nous invite à une réflexion sur le rapport à l’autre et la quête de soi. En effet, plus qu’un artiste plasticien, Essoh Sess est un poète, il nous invite dans son univers, son imaginaire et nous faits voyager au grès des mots, des maux, des couleurs, des tonalités, des sentiments, des réflexions…
Cette exposition est ce que l’on pourrait appeler une performance in situe puisque l’artiste utilise l’espace comme lieu d’expression. Le lieu de l’exposition devient l’oeuvre d’art, le lieu d’expression du génie créatif de l’artiste. Ils ne font plus qu’un. Nous sommes ainsi bercés par les mots, les couleurs et les matières et nous intégrons peu à peu le voyage vers le questionnement sur notre existence.
Essoh Sess se dépeint volontiers comme un artiste aimant exploiter le côté pessimiste et sombre de l’existence puisque pour lui, en allant dans les tréfonds de son âme, nous pouvons faire ressortir l’essence même de notre moi intérieur. C’est donc ainsi qu’il réalise une œuvre quelque peu autobiographique.
Mes coups de cœur
J’ai eu un coup de cœur pour la série d’acryliques intitulée Dirty Things. En effet, elles sont relatives à l’époque où l’artiste habitait à Anono.
Ces toiles sont intimement liées à l’histoire de l’artiste avec le quartier d’Anono. Elles sont réalisée sur du contre plaqué recouvert de différentes couches. Et elles n’ont pas été toutes peintes en même temps. Elles sont une composition de différents moments de vie, de différentes réflexions, de différents témoignages en provenance de son atelier sinistré. C’est une façon pour l’artiste de nous montrer ce qu’il a traversé durant la période où il habitait le bas quartier d’Anono.
Il utilise ainsi différentes couleurs telles que le noir qui représente Anono et le blanc qui traduit son imagination. La présence d’un personnage seul debout, matérialise l’autoportrait de l’artiste. En effet, il s’agit de sa représentation dans son œuvre tandis que les flèches sont un élément de représentation de l’optimisme et du pessimisme quand elles sont respectivement orientées vers le haut et vers le bas. Nous comprenons donc que l’artiste exprime ici son rapport à la société et rappelle que le vrai problème que nous rencontrons dans la société est celui du masque. Je m’explique. Pour lui, nous mettons un masque dans la société pour se cacher mais finalement, cet habillage ne cache pas la subtilité de notre existence. Il n’est que masque.
L’exposition est à visiter jusqu’au 25 février 2017 à l’étage du Bao Café (derrière le rideau épais et en montant les quelques marches). Vous n’avez plus d’excuses pour ne pas y aller.
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