Freddy Tsimba, le sculpteur de la vie 

J’ai découvert les oeuvres de Freddy Tsimba lors de l’exposition de Ernest Dükü au Salon Zürcher Africa. En effet, différentes galeries étaient présentent en marge de cette exposition. Elles présentaient plusieurs artistes africains dont Freddy Tsimba représenté par la Galerie Angalia. Retour sur cette découverte. 

Le sculpteur de la vie

Pendant que le Docteur Mukwege lutte pour redonner une dignité aux femmes victimes des conflits au Congo, Freddy Tsimba compose des sculptures réalisées, entre autres, à partir de douilles ramassées sur les théâtres de conflits intitulées “Silhouettes effacées”. Des silhouettes de ces femmes anonymes et sacrifiées à la folie des hommes. Elles sont enceintes et portent les stigmates de mutilations. On devine les viols et les blessures physiques. Ces sculptures sont dures, violentes et choquantes. Elles sont un témoignage de la barbarie et une dénonciation des guerres, principalement du Congo.

Ces silhouettes de femmes enceintes nous montrent à quel point l’être humain peut être sauvage et inhumain mais c’est aussi une note d’espoir puisque le femme enceinte est le signe même du triomphe de la vie.

Ces donc à travers des douilles qu’il nous présente cette vérité violente mais pas seulement. Il exploite de nombreux objets métalliques symbolisant pour certains la mort (machettes, pièges à souris), l’addiction (capsules) ou encore l’oppression (chaînes). Très souvent, la symbolique est double car par exemple, la machette est initialement un outil de travaux agricoles, les clés sont symboles d’enfermement mais également d’ouverture ou encore les cuillères qui traduisent à la fois la faim et la subsistance.

On comprend donc que Freddy Tsimba se positionne comme le sculpteur de la vie. Il nous montre la barbarie de la guerre tout en nous rappelant que la vie triomphe toujours.

Freddy Tsimba – Source : Fondation Hirondelle

Qui est Freddy Tsimba ?

Freddy Tsimba est un artiste-sculpteur originaire de la République Démocratique du Congo, né à Kinshasa en 1967.

Il termine ses études à l’Académie des Beaux Arts de Kinshasa en option sculpture monumentale en 1989 et travaille depuis lors le bronze et le ciment.

Il doit sa notoriété à plus d’une cinquantaine d’expositions en Afrique, en Europe, au Canada et en Chine. Il a obtenu de nombreux prix et distinctions en France et au Canada.

Ma vraie école, même si j’ai fait les Beaux-Arts de Kinshasa, c’est la rue où je me fournis en abondance. Mes maîtres ont été les forgerons auprès desquels pendant 5 ans j’ai appris la technique du feu et de la soudure.

Freddy Tsimba fut l’un des plus intéressants représentants de la République Démocratique du Congo à la 7ème Biennale de Dakar en 2002. Assemblant et soudant des matériaux de récupération – ici des douilles de cartouches, là des cuillères – il dénonce les tragédies engendrées par la guerre. Par ses sculptures expressionnistes morcelées et provocatrices, il témoigne des questions essentielles de l’humanité et de ses réponses ravageuses et universelles.

Sourceshttp://www.freddytsimba.com

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