Une version abrégée de l’installation intitulée”Génocide” de Kofi Setordji à la Rotonde des Arts

 Le 7 avril marque la Journée internationale de réflexion sur le génocide rwandais de 1994. A cet effet, chaque année des réflexion sont portées sur cet événement historique tragique. Nous vous invitons à découvrir l’interprétation artistique de Kofi Setordji à la Rotonde des Arts à Abidjan.

Génocide de Kofi Setordji

Une réflexion globale sur les génocides

“Génocide” est une installation géante réalisée par Kofi Setordji en 2000. Elle est une évocation instruite et bouleversante de la tragédie rwandaise de 1994. L ‘installation proposée à Abidjan est une version abrégée de celle présentée et en dépôt en Allemagne. A travers “Génocide”, l’artiste invite à une réflexion globale sur les génocides et est un appel à la lucidité des Africains au sujet de leur propension à la violence.

Véritable illustration de la citation “L’Homme est un loup pour l’Homme” de Thomas Hobbes, l’exposition commence par le corps étalé d’un homme : le premier mort du génocide rwandais. Cette sculpture nous interroge sur son identité. Comment s’appelait-il ? Quel âge avait-il ? Qui était-il ? Un homme ou femme ? Où, quand, qui l’a-t-il tué ? Difficile à dire et cependant, comment imaginer une chose sans son commencement?

Ce premier homme a un visage et de toute évidence, a eu droit à une sépulture. Ceux qui suivront n’auront pas ce même privilège. La fosse commune sera leur lot. À des tueries de masses, corespondent des ensevelissements de masses. Et les acteurs de ces actes, les témoins passifs et actifs, tous ces regards portés qui voient sans voir, qui écoutent sans entendre, tous sont réunis. L’artiste nous invite à faire le cheminement à travers une logique factuelle. Il introduit notamment la notion de justice sociale en évoquant le tribunal et les notions de pièces à conviction. Il nous rappelle ainsi le dialogue de sourd que soulève les génocides en nous invitant toutefois à regarder vers l’avenir avec espoir. En effet, l’installation se termine par un mot : “Hope” qui signifie “Espoir” comme une note d’espérance et de foi en l’humanité.

A propos de Kofi Setordji

Kofi Setordji est un artiste visuel pluridisciplinaire basé au Ghana. Né en 1957, ses oeuvres vont du graphisme à la conception textile en passant par la peinture et la sculpture. De 1984 à 1988, il apprend la sculpture auprès de Saka-Acquay, le vénérable artiste ghanéen qui avec Kofi Antuban, reste l’un des maîtres de la sculpture ghanéenne.
Kofi Setordji utilise le bois, le métal, le bronze, la pierre, la terre cuite… autant de matériaux auxquels il offre de nouvelles lettres de noblesses. En effet, il développe une identité unique en abordant des sujets très divers mêlant émotions et thématiques tantôt philosophiques tantôt sociopolitiques. On retrouve ses oeuvres dans l’espace public à Accra, capitale du Ghana. En effet, plusieurs structures monumentales ont été réalisées par Kofi Setordji dont Brain-Drain soit “La fuite des cerveaux”. Cette oeuvre interrogative représente des personnages dépourvus de mains.

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