Dans Paroles d’Artistes, Jacobleu laisse découvrir comment il a vécu le COVID 19. Découvrons ensemble.

Comment vivez vous cette période de COVID 19 ? Est ce que cela a conduit à un changement dans votre façon de travailler ? Quelles sont les nouvelles choses que vous avez mis en place pour pouvoir réaliser votre activité?
C’est une période difficile pour tout le monde. Le coronavirus a mis grands, petits, forts et faibles à ses pieds. Pour une fois, nous sommes devenus presque égaux devant la maladie. Dans ce contexte, il faut repenser le monde, construire ou reconstruire ses priorités. J’ai pris le temps de beaucoup lire et de me remettre à écrire. Ce que je n’arrivais pas à faire en temps normal, vu mon rythme de travail. Ainsi mes publications qui étaient en suspens, sont en train d’être mises en forme. Mon livre, « les artistes et la société » est enfin sorti en mai 2020 aux Editions L’Harmattan, à Paris. Deux autres ouvrages suivront pour la rentrée et la fin d’année.
Qu’est ce que ce moment vous inspire de façon générale?
Ce moment nous prouve que nous pouvons aller à l’essentiel, vivre simplement et décemment. La nature a pris du repos. La pollution s’est amenuisée. Plus d’avions, pas assez de voitures, pas de ballades inopportunes et de gaspillage inutile. Je pense que l’environnement avait besoin de se régénérer. Et cette pandémie lui a donc offert cette opportunité.
Est ce que ce que vous pouvez dire que cette période est propice à votre créativité?
Ce n’est pas toujours évident. Parce que nous sommes exposés au stress du lendemain, au fake news et à certaines contraintes physiques ou morales auxquelles nous n’étions pas habitué. Bizarrement, comme par prémonition, je préparais une exposition « Réalités masquées » qui semble être d’actualité. Nous portons tous des masques.
Plus que jamais, le COVID 19 a mis en avant l’importance des arts et de la culture dans la vie des communautés. Comment voyez vous l’avenir de la promotion de votre art en particulier, et des arts contemporains en général ? Pensez-vous que l’industrie culturelle à une partition à jouer en exploitant les canaux digitaux et numériques? Ou pensez vous que cela peut mettre en péril votre activité?
Le dernier rempart contre la solitude, le confinement et la distanciation, demeure l’Art sous toutes ses facettes. Chacun se tournait vers quoi pour se sentir existant et vivant ? La musique, les films, la danse, les tableaux…. Les médias sociaux ont ainsi été de très grands et beaux refuges. Les artistes musiciens, les galeristes et les musées ont repensé leurs méthodes d’approche et de diffusion des œuvres d’art. Et le numérique y a joué et continue de jouer un rôle central dans cette nouvelle dynamique.

Pour terminer, parlons de vos activités actuelles et à venir
Initialement prévues pour fin mars 2020, je relance bientôt, du 1er au 31 juillet, les Rencontres Internationales des Arts numériques et visuels d’Abidjan (RIANA 2020) qui avaient été reportées pour des raisons de précautions sanitaires. Compte tenu du contexte de la fermeture de certaines frontières et de la limitation des voyages inter-états, je vais privilégier et mettre en avant des artistes locaux pour cette édition. Et pour respecter les gestes barrières, je compte faire quatre soirées apéros autour des œuvres d’art et favoriser des rencontres avec les artistes participants. Cela nous permettra de désengorger la cérémonie de vernissage qui habituellement se tenait en une seule soirée. Donc nous aurons le 1er vernissage, celui de mon exposition, « Réalités masquées » le 1er juillet à CAP SUD à Marcory. Le second vernissage, celui de tous les artistes des RIANA, « Rêver le monde d’après », le 2 juillet à Lebasquiat Art Gallery-Villa Alfira. Et deux autres soirées Apéros se tiendront les 9 et 16 juillet 2020.