LouiSimone Guirandou Gallery présente “Man Dan”, la première exposition personnelle de Obou Gbais, du 22 septembre au 12 novembre 2022. Retour sur cette exposition qui sonne comme un retour aux sources.

“Man Dan”, quand le masque Dan devient porteur de messages universels
Un retour aux sources
A travers l’exposition “Man Dan”, nous découvrons l’artiste Obou Gbais sous un autre angle. En effet, l’exposition est le fruit de l’aboutissement de son travail et de sa réflexion nourris par son immersion en terre Allemande. L’artiste travaille entre la Côte d’Ivoire et l’Allemagne et nous fait découvrir la rencontre de ces deux cultures à travers son expression artistique enrichis par la sculpture.
Le terme “Man” signifiant “l’homme” en Allemand fait aussi référence à la ville de Man, en Côte d’Ivoire, dont Obou est originaire. Man réunit donc la double identité de l’artiste. Celle du plasticien installé en Allemagne et celle du porte-voix de sa culture Dan. Ainsi “Man Dan” n’est autre que Obou Gbais dans l’expression de sa pluridisciplinarité artistique.









Une réflexion sociale et culturelle
L’exposition nous invite à une rencontre entre deux cultures. Il met en exergue les différences structurelles et culturelles entre l’Allemagne et la Côte d’Ivoire tout en créant des passerelles de réflexions tant individuelles que collectives. Ainsi, il nous plonge dans une découverte de Berlin avec son architecture rectiligne où apparait le masque Dan. Ce dernier, devenu plus expressif, symbolise son hommage à sa terre natale et ses traditions ancestrales tout en nous invitant à une nouvelle réflexion sur son oeuvre.
Obou Gbais s’approprie donc une histoire culturelle et universelle en nous invitant à la réflexion. Il y fait notamment des clins d’oeil à notre culture collective en interprétant des chefs-d’oeuvre, parmi lesquels Klimt et Delacroix. L’artiste va plus loin. En découvrant les masques africains dans les musées Européens, il enrichit sa réflexion artistique sur le rôle des masques dans la construction des imaginaires. Ainsi, le masque Dan se retrouve investi d’un rôle plus universel. En effet, ce masque est connu pour être porteur de messages dans la culture Dan.


Un message écologique et environnemental
L’artiste à travers “Man Dan” exprime la force mystique du masque Dan à être un éclaireur. Ainsi, pour cette exposition, outre le fait de nous faire réfléchir sur notre identité universelle, il nous interroge sur notre impact environnemental. En effet, Obou Gbais nous dévoile une nouvelle facette de son expression : la sculpture. Il propose une installation de masques de plastique recyclé réalisés à partir de matériaux de récupération. Un clin d’oeil au courant artistique du Vohou Vohou en s’appropriant les matériaux de récupération qui l’entourent : les déchets plastiques. Le masque Dan appelle donc à une prise de conscience écologique en terre ivoirienne.
Une ouverture vers de nouvelles perspective
Obou Gbais nous immerge dans son univers expressif, coloré et dynamique. On reconnait son trait et on y découvre l’expression d’une maturité artistique. Cette exposition se positionne comme une éclosion de “Man Dan”, l’incarnation de Obou Gbais en tant qu’artiste pluridisciplinaire et représentant de cette jeune génération d’artistes contemporains africains.

A propos de Obou Gbais
Né à Guiglo (Côte d’Ivoire) en 1992, Obou Gbais obtient son diplôme d’Etudes supérieures artistiques de l’Ecole Nationale des Beaux-arts d’Abidjan en 2014. Il vit et travaille entre Berlin et Abidjan. Il participe, depuis 2027, à plusieurs foires et expositions en Afrique et en Europe. On citera “Système D”, Tart Gallery, Zurich (Suisse) en 2017, “Redonnez une chance à la vie“, Rotonde des Arts, Abidjan (Côte d’Ivoire) en 2018 et “Maskology”, Englischer Garten, Munich (Allemagne) en 2021.
En 2022, il est sélectionné dans l’exposition “Identités contemporaines de la Côte d’Ivoire” aux côtés des grands noms de la scène artistique ivoirienne. Cette exposition est organisée par la Fondation BJKD au 24 Beaucourg à Paris. La même année, il participe à l’exposition “Babi est doux” à Paris (193 Gallery), expose dans le Off de la biennale de Dakar avec Loman Art Gallery (Sénégal), au Vytautas Kasiulis Museum of Art de Vilnius (Lituanie) et avec Filafriques à Genève (Suisse).
LouiSimone Gallery accompagne Obou Gbais depuis 2019 lors de différents événements : deux expositions collectives à Abidjan – “Densité” en 2019 et “Carte Blanche” en 2020, puis 1-54 Contemporary African Art Fair à New York (online) en 2021. La galerie présente donc son premier solo show à Abidjan jusqu’au 12 novembre 2022.