En ce jour de la journée de la femme, j’ai décidé de faire un hommage à un homme, le Docteur Mukwege, l’homme qui répare les femmes.
Mon choix peut vous paraître choquant ! Mais que vaut un hommage à un homme qui donne de l’espoir, de la force et du courage à autant de femmes ?
J’ai pu visionner ce film de Thierry Michel et de Colette Braeckman et j’ai été vraiment touché dans ma chair….J’ai donc pris un peu de temps pour écrire cet article et même pour le publier en ce jour, le mardi 8 mars 2016, jour de Célébration de la Femme.
Ce film est pour moi un hommage d’une part, aux femmes dans leur intégrité physique, morale, psychique et spirituelle et d’autre part, un hommage au corps médical.

Docteur Paul Mukwege
Docteur Mukwege, Prix Shakharov* 2014 est connu à l’international comme l’homme qui « répare » ces milliers de femmes violées durant les 20 ans de conflits qui frappe la République Démocratique du Congo (RDC). Ce beau pays avec un sous-sol extrêmement riche fait parti d’un des plus pauvres de la planète.
Le Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit, nommé en l'honneur du scientifique et dissident soviétique Andrei Sakharov, fut créé en 1988 par le Parlement européen pour honorer les personnes ou les organisations qui ont consacré leur existence à la défense des droits de l'homme et des libertés fondamentales – source : wikipédia
Docteur Mukwege mène une lutte quotidienne pour que ces atrocités se terminent et pour dénoncer l’impunité dont les responsables de ces actes jouissent. En 2012, il a été l’objet d’une nouvelle tentative d’assassinat. Il y échappe par miracle et son destin devient lié à son Hôpital de Bukavu, sous la protection des Casques bleus de la Mission des Nations Unies au Congo, mais surtout à celui de ces femmes auxquelles il a redonné leur dignité pour la lutte pour la paix et la justice !
Le film : L’homme qui répare les femmes, la colère d’Hippocrate
Le film traite du conflit du Sud Kivu, internationalement connu qui se tient à la frontière de la RDC avec le Rwanda et le Burundi. Cette belle région, située en bordure de lac, avec ses magnifiques paysages est le théâtre, depuis plusieurs années, de plusieurs guerres avec le lot d’atrocités qui en découlent à l’encontre des populations civiles et, tout particulièrement, des femmes.
Ce film aborde donc différents aspects de ce conflit à savoir la violence des femmes, l’impunité des coupables et les aspects géopolitiques. Le Docteur Mukwege se retrouve malgré lui a dépasser sa fonction de gynécologue pour devenir une sorte de « spécialiste du traitement des femmes violentés » et de représentant de l’autorité locale en l’absence d’implication des autorités politiques locales dans la résolution de ce drame. On suit donc la lutte de cet homme aussi bien dans son petit hôpital de Panzi que dans ses déplacements en Europe et aux Etats Unis où il parle de la cause des femmes du Kivu.
Ce film est poignant ! Il montre des grands-mères, des mères, des filles, des cousines, des sœurs, des nièces, des épouses, des enfants, des fillettes, des bébés… des femmes qui sont devenues le terrain de cette guerre. Le terrain de cette barbarie qui n’a pas de nom. Le viol est devenu un acte banal. Un acte prouvant une dislocation de la société. Le Docteur Mukwege, en « réparant » ces femmes, redonne un équilibre à la société. Il donne une force, un courage, une possibilité de se reconstruire et de faire preuve de résilience pour aller de l’avant !
Ce film est amour ! Il montre la dualité de l’amour, la réciprocité de l’amour dans ce rapport humain et cet amour indescriptible qui nait d’une part entre cet homme qui devient un père, un frère, un réconfort, un sauveur, une oreille attentive pour ces femmes et ces femmes mutilées physiquement et détruites psychologiquement ; Et d’autre part, entre ces femmes fortes, courageuses et déterminées à se reconstruire et à aller de l’avant et leur médecin, sous touchés par le désespoir, le doute et le découragement.
Ce film est espoir ! Il montre que malgré la folie meurtrière, la barbarie humaine, les atrocités que de nombreuses femmes subissent chaque jour à travers le monde, l’espoir d’une vie meilleure est possible notamment pour préserver les générations futures.
Accrochez-vous ! Ce film peut vous retourner le cœur !
Ce film m’a vraiment touché. Je n’ai pas tous les mots pour expliquer ce que j’ai pu ressentir. Parfois de la peur, de la souffrance, de la gène, de la peine… ces mots me viennent à la bouche mais sont incapables de réellement expliqués ce que j’ai ressenti. D’autant, plus que la musique du film était douce et poignante à la fois. J’ai fait une petite recherche et j’ai compris que pour les chansons africaines, le réalisateur a fait appel à Edo Bumba, un jeune chanteur de l’est du Congo actuellement en exil en Suède. Ses musiques m’évoquaient la résistance, la révolte et la force de la dignité. Celle de Michel Duprez est plus orchestrale. Elle permettait de mettre en valeur la force exceptionnelle de la nature et de la province du Nord-Kivu. Enfin, des musiques sur la passion au sens biblique du terme ont été utilisées pour nous faire éprouver la résurrection de peuple meurtri en parallèle à la résurrection du Christ en un être nouveau. Ce sont donc des morceaux de « L’Evangile selon Saint Matthieu » de Jean-Sébastien Bach.
Je souhaite m’attarder sur la bravoure des réalisateurs et de l’équipe de tournage, qui se sont aventurés dans cette zone à risque pour réaliser ce film documentaire en hommage à un homme et surtout à des milliers de femmes qui ont soufferts dans leur chair mais pour qui l’espoir est une force intrinsèque.
Bonne découverte !