[Jeux de la Francophonie Abidjan 2017 ] – Rencontre avec Inoussa Sakandé du Burkina Faso

Dans le cadre des Jeux de la Francophonie se tient un concours d’expression artistique incluant différentes disciplines telles que la Peinture, la Sculpture, la Photographie et la Littérature. Les différents participants en provenance de tous les pays francophones présentent leurs œuvres du 21 au 30 juillet 2017 à la Bibliothèque Nationale de Côte d’Ivoire sur un créneau de 10h00 à 18h00. Découvrez mon coup de cœur pour l’œuvre de l’artiste Inoussa Sakandé qui représente le Burkina Faso.

 

La religion comme thématique

La question de la religion est de plus en plus débattue dans le monde entier comme élément exploité par des individus pour arriver à leurs fins et diviser des peuples pourtant amis depuis des siècles.

Très grande admiratrice des photos en noir et blanc, j’ai tout de suite eu un faible pour celle de Inoussa Sakandé qui par le contraste des couleurs mettent en exergue un symbole fort de la religion : le chapelet.
On voit ainsi apparaître le chapelet catholique dans les tons noirs et le chapelet musulman dans les tons blancs. Deux chapelets, deux religions, deux contrastes mais surtout une dualité, une complémentarité et une unité intrinsèque.
J’ai vraiment beaucoup aimé ces photos. Et pour la petite histoire, je ne savais pas que ces œuvres étaient celles de Inoussa Sakandé que j’ai rencontré la première fois à Abidjan dans le cadre du Concours Guyzagn 2016 organisé par la Galerie Houkami Guyzagn. Lorsqu’il m’a amené devant les toiles, j’étais vraiment émue.

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Rencontre avec Inoussa Sakandé

Un élément caractéristique de votre œuvre est la présence de chapelet. Cela m’a tout de suite fait penser à la religion. Est-ce-que c’est la thématique de votre œuvre?

Mes œuvres parlent effectivement de la religion.  Le message que je veux lancer au monde entier est un message de solidarité et d’entente surtout dans la pratique de la religion car il ne faut pas qu’elle nous divise.
Il ne faut pas dire “il est chrétien, je ne le salue pas” ou bien “il est musulman, il est terroriste.” Tous les musulmans ne sont pas des terroristes et être terroriste n’est pas l’apanage des musulmans.
Comme vous l’avez dit, on voit apparaître des chapelets dans les clichés: ce sont les chapelets chrétiens et musulmans. Ces chapelets nous parlent. Ils sont les témoins de l’échange entre deux personnes, deux entités, deux personnalités. La femme est toujours assise car tout simplement lors de la prière musulmane, il est nécessaire de s’asseoir.

Au niveau de la technique, vous utilisez le blanc et le noir. Pourquoi faites-vous ce choix ?

Le blanc et le noir est un choix personnel. Ces deux couleurs laissent sortir un contraste plus important et je trouve que en noir et blanc, l’image est plus tranchée. On voit réellement la composition de l’image, les éléments clés, les détails et l’importance de certaines choses.

Par exemple on voit, sur l’un des clichés, les deux chapelets qui se touchent presque et deux personnages qui se saluent. Donc c’est un message sensible, un message positif, un échange, un message fort qui aborde un sujet à la fois complexe et important. En effet, en Afrique, il y a beaucoup de personnes qui mettent en confrontation les groupes religieux sur des rumeurs: “on dit que les chrétiens ou les musulmans ont fait ceci ou cela”. Et cela expose parfois des personnes qui n’ont rien avoir avec ces rumeurs et autres préjugés. Il faut vraiment que l’on aille au delà de cela. Il faut que l’on puisse aller dans la fraternité à travers la religion.

 

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