L’Exposition BéBé Déni de Camara Demba se tient du 11 au 25 juin 2016 au Bushman Café et présente quelques sculptures hybrides que l’on pourrait appeler des “fétiches modernes”. Retour sur notre visite de l’exposition.
Camara Demba
Aboubakar Camra dit, Demba Camara est Guinéen d’origine et né en 1970 à Bouaké en Côte d’Ivoire. Il fit son apprentissage d’artiste sculpteur avec son frère ainé et pris son indépendance en 1990. Il exerça ensuite son métier de sculpteur itinérant dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest avant de décider de s’installer définitivement à Abidjan en 1994.
Pour la petite histoire, Camara Demba mis d’abord ses talents et compétences d’artiste sculpteur au profit de la communauté tout comme le fait les sculpteurs «traditionnels» ivoiriens. Il réalise donc des sculptures sur commande telles que des sculptures cérémonielles au profit d’antiquaires pour la confection de meubles aux bas-reliefs et motifs complexes, des commandes pour des hôtels ou une clientèle occidentale pour lesquels il réalise des sculptures à l’échelle humaine et bien d’autres productions répondant à des demandes individuelles. Il travaille ainsi avec plusieurs sculpteurs locaux reconnus eux aussi localement pour leurs talents.
Ses œuvres contemporaines sont le fruit d’une commande. En effet, il lui a été demandé de faire une production de sculptures sur le thème des «fétiches contemporains». Cette commande a été l’occasion pour lui de donner libre court à son imagination et de trouver ainsi un véritable statut d’artiste.
Il interpréta le monde de plus en plus robotisé et technologique à travers une série de robots uniques et inédits inspirés des films de science fiction, de la bande dessinée, des jouets et dessins animés des années 1970 tels que Spectreman, Albator ou Goldorak.
Les robots sont ici réappropriés et réinterprétés par l’artiste qui leur fait perdre partiellement leur côté futuriste et déshumanisé par l’insertion de matériaux tels que le plastique, les billes de verre, les métaux de récupération, etc. et de signes et éléments de pouvoirs réservés à la statuaire et aux fétiches traditionnels.
Nous avons donc des fétiches modernes et contemporains chargés de pouvoirs dans le sens où ils nous interpellent sur notre rapport à l’environnement local mais plus largement international. Ils nous interrogent sur l’évolution du monde vers les hautes technologies et la dualité qui existe entre le monde moderne et traditionnel comme si l’un ne peut aller sans l’autre pour exister.
Si vous avez envie de retourner en enfance l’espace de quelques instants, rendez vous au Bushman Café. L’exposition se déroule du 11 au 25 juin 2016.