Du 6 juin au 6 juillet 2019, l’artiste plasticien ivoirien, Mounou Désiré Koffi présentera « Déconnexion », sa première exposition individuelle. Abritée par la Galerie Art Z à Paris, elle est l’occasion d’attirer notre attention sur la problématique de gestion des déchets électroniques.

Déconnexion de Mounou Désiré Koffi
L’art au service de l’environnement
Si ce n’est pas une thématique nouvelle, il faut dire qu’elle prend de plus en plus de place dans la conception plastique des artistes sur le continent africain. La cherté des matières premières classiques pour la production plastique invite à la créativité. Et sur le continent africain les artistes ne manquent pas d’imagination, mieux, ils l’associent à l’engagement environnemental.

A Abidjan, Mounou Désiré Koffi s’est distingué par son souci de nous interpeller sur la problématique de gestion des déchets électroniques. Une problématique importante quand on sait qu’avec 24 millions d’habitants, la Côte d’Ivoire produit environ 1500 tonnes de « e-dechets » chaque année. Et ceci, sans compter les déchets importés, venant principalement d’Occident. Ces « e-dechets », comme l’artiste les nomme, sont devenus partie intégrante du décor dans la plupart des capitales urbaines du continent. Abidjan, la bruyante et effervescente citée, n’y a pas échappé. Cependant, Mounou ne se décourage pas. Il continue à arpenter les rues de Koumassi à la recherche de ces vieux téléphones, devenus trop désuets , pour être utilisés. Il les collecte puis les démonte, les découpe et les assemble sur ses toiles pour leur donner une seconde vie.
De l’impact du progrès
A travers l’exposition « Déconnexion », Mounou Désiré Koffi, nous invite à une prise de conscience de l’impact de notre « hyperconnectivité » aux smartphones mais surtout, il nous offre une opportunité de nous déconnecter de notre quotidien pour une introspection vraie.

Les téléphones et smartphones sont une invention de l’Homme, une avancée vers le progrès? Aujourd’hui, l’évolution nous montre que le progrès apporte son lot de dérives avec un impact certain sur les comportements sociaux. L’égoïsme, l’individualisme, l’accès sans filtre à la violence, le repli sur soi, l’égocentrisme… sont des maux que ces objets, fruit de la créativité de l’Homme, ont renforcés. Il est donc nécessaire de se poser les bonnes questions : Qui influence qui ? Qui devient l’esclave de qui ? Comment un objet tend à prendre le dessus sur l’humanité? Telles sont les questions que nous suggère cette exposition.