[Art Paris Art Fair – L’Afrique à l’honneur] – Shula – coup de coeur Peinture de Originvl

Durant Art Paris Art Fair, j’ai pu découvrir de nombreux artistes contemporains en portant principalement mon attention sur ceux mis en exergue par le secteur Solo Show qui consiste à encourager la découverte ou la redécouverte d’artistes modernes, contemporains ou émergents. J’ai eu le plaisir de découvrir les peintures de Jean-Bosco Mosengo dit Shula. Découvrons ensemble son travail.

Art Paris Art Fair – Shula (1,242 South-East Gallery) – Ile Maurice

Entre art populaire et art naïf engagé

Un digne héritier de la peinture populaire congolaise

Shula Monsengo fait partie de cette génération d’artistes populaires kinois dont les talents se révélèrent très tôt (à 15 ans) notamment en qualité d’assistant de son cousin, le célèbre Moke qui fut l’un des pères de la peintre populaire et maître coloriste.

Shula exploite la peinture narrative, celle directement issue de la vie quotidienne, comme un moyen de faire une critique du monde contemporain en dénonçant les injustices politiques et en sensibilisant et éduquant la population sur des sujets d’actualité.

Ses peintures sont donc un moyen d’exprimer la voix des sans voix en prenant position sur des faits et problématiques actuelles touchant principalement les congolais et plus largement les africains et les citoyens du monde.

Cependant, j’ai pu constater que Shula Mosengo se distingue des autres maîtres de la peinture populaire, tels que Moke, Chéri Samba ou Chéri Chérin, par ses choix de couleurs. Elles sont particulièrement vives et donnent parfois un côté irréel aux œuvres de l’artiste. On se demanderait si elles ne sont pas tout droit sortie d’un rêve onirique.

Les toiles que nous avons pu découvrir traitent de problèmes mondiaux : la politique internationale, le réchauffement climatique ou encore le développement du numérique.

La peinture comme garde fou du virage numérique?

Après avoir dépeint des faits d’actualités, des situations politiques, des faits divers et autres maux qui touchent principalement la société congolaise, Shula trouva sa voix en 2012 en exploitant le sujet des mutations technologiques du monde et la robotisation.

On assiste donc à la mise en scène de l’Homme moderne devenu un simple rouage de la machine numérique. Il est devenu un être “mécanique”, petit arlequin des nouvelles technologies, un ultra connecté hyper débranché de la réalité du monde qui l’entoure, véritable esclave de la communication numérique et vivant dans un monde utopique où la frontière entre la fiction et le réel est  de plus en plus floue.

Ses toiles vives, parfaitement construites et dynamisée par la dominance du bleue cobalt vous donne l’impression d’être derrière un écran télévisé d’où sort des fragments de vie ou des morceaux de fibres colorés traduisant probablement l’engouement pour ces nouvelles technologies tout en alertant sur leurs omniprésences et leur éventuel impact sur le développement psychomoteur des individus.

Art Paris Art Fair – Shula (1,242 South-East Gallery) – Ile Maurice

Shula

Né en 1959 à Nioki, République Démocratique du Congo (RDC) . Il vit et travaille à Kinshasa (RDC).

Jean-Bosco Monsengo, dit SHULA se forme vers l’âge de 15 ans chez son cousin, le célèbre Moke qui fut un des pères de la peinture populaire et un maître coloriste. Il s’inspire, comme d’autres, des ravages de l’érotisme, et de l’argent en mettant en scène des groupes de personnes avec des titres très explicitement indiqués et décrits dans le tableau même. Par exemple Infidélité, (1999), Quand le pasteur drague, (1999), Monsieur l’abbé a rendu notre fille grosse, (2000), Qu’est-ce qui fait courir les hommes ? (2003).

Sa plastique est plus populaire que naïve et issue des amplifications graphiques et chromatiques des enseignes. Cependant, Shula se distingue des autres maîtres de la peinture populaire (Moke, Chéri Samba, Chéri Chérin) par des mélanges très particuliers de couleurs qui donnent à ses tableaux des effets d’irréalité. Il resta longtemps dans la catégorie des artistes congolais dits ‘populaires’ jusqu’à son virage en 2012. Il passa de l’analyse des sujets politiques très prisés au Congo à ceux traitant de l’internet et au rapprochement entre les hommes qu’il induit.

Art Paris Art Fair – Shula (1,242 South-East Gallery) – Ile Maurice

1,242 South-East Gallery

Dédiée à l’art africain contemporain, 1,242 South East Gallery a ouvert ses portes le 9 décembre 2016 à l’Ile Maurice. Sur une superficie de 120 m2, dans une maison coloniale rénovée de l’ancienne usine de Mon Désert-Mon Trésor, la galerie d’art expose les œuvres de peintres, sculpteurs et photographes. Elle représente une quinzaine d’artistes, dont Chéri Chérin, Tsham, Alfi-Alfa, Chéri Benga, Shula et JP Mika. Ceux-ci viennent principalement de Kinshasa, au Congo.

Chris Oorlynck est à l’origine de ce projet qui a vu le jour par le biais du site web African Bomoko qu’elle a créé avec ses artistes. La mise sur pied de la galerie d’art, qui est le fruit d’une collaboration entre Chris Oorlynck et Omnicane, s’est faite naturellement. Des contacts ont d’abord été établis en Europe. L’idée était surtout de mettre en avant le potentiel du marché de l’art africain.

La petite information subtile est que le nom de la galerie est très symbolique. En effet, ce sont 1,242 miles qui sépare Ile Maurice de la côte africaine la plus proche. Une belle façon de matérialiser l’union entre cette ile et le continent africain.

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