Le Zaouli, danse pratiquée au son d’une musique du même nom par les communautés Gouro de Côte d’Ivoire, est désormais inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. L’histoire raconte que cette danse était l’une des préférées du Président Félix Houphouët Boigny.

Le Zaouli
Le Zaouli, troisième chef-oeuvre ivoirien à intégrer du patrimoine oral et immatériel de l’humanité
C’est le 13 juillet 2006 que la Côte d’Ivoire a ratifié la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Depuis lors des démarches ont été entreprises pour inscrire des éléments ivoiriens sur cette liste.
En effet, en 2008, le «Gbofè d’Afounkaha » qui regroupent des musiques des trompes traversières de la communauté Tagbana et en 2012 , le «Djéguélé » qui est un balafon pentatonique des Sénoufo ont été inscrits.
Ce 7 décembre 2017, jour de la célébration du 24ème anniversaire de décès de Felix Houphouët Boigny, premier Président de la Côte d’Ivoire et grand amateur de Zaouli, a été annoncé que le « Zaouli » est la troisième richesse du patrimoine culturel ivoirien à intégrer ce palmarès.
Qu’est ce que la liste du patrimoine oral et immatériel de l’humanité?
Afin d’éviter toute confusion, nous avons jugé nécessaire de faire un éclairage sur les notions.
Sur le site officiel de l’UNESCO il est dit :
Ce que l’on entend par « patrimoine culturel » a changé de manière considérable au cours des dernières décennies, en partie du fait des instruments élaborés par l’UNESCO. Le patrimoine culturel ne s’arrête pas aux monuments et aux collections d’objets. Il comprend également les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ou les connaissances et le savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel.
Ce qui signifie qu’il y a une distinction à faire au titre des éléments inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Ainsi, la Côte d’Ivoire enregistre dans la liste du Patrimoine Mondial les éléments suivants :
Au titre du Patrimoine Naturel
- 1981- La Réserve naturelle intégrale du Mont Nimba (conjointement avec la Guinée)
- 1982 – Le Parc national de Taï
- 1983 – Le Parc national de la Comoé
Au titre du Patrimoine Culturel
- 2012 – La ville historique de Grand-Bassam
Au titre du Patrimoine oral et immatériel
- 2008 – le Gbofè d’Afounkaha
- 2012 – le Djéguélé
- 2017 – Le Zaouli
Le Zaouli, entre histoire et traditions
Créée dans les années 1950, la danse Zaouli est à la fois un masque et une danse traditionnelle du peuple Gouro.
Ce masque était réputé détenir des pouvoirs lui permettant d’accroître la productivité du village dans lequel il était pratiqué. L’autre caractéristique de ce masque est son côté esthétique. En effet, il se distingue par la finesse des traits du masque, sa jovialité et ses couleurs qui sont un hommage à la beauté féminine car selon l’histoire, c’est Djela, le masque du village de Zrabi Sehifla, qui a inspiré le Zaouli, par définition, la fille de Djéla.
Selon les villages et les cérémonies, le masque Zaouli est surmonté d’oiseaux, de cornes de bélier mais parfois d’un serpent et de personnages. Pour pratiquer la danse, l’homme qui porte ce masque est couvert d’un pagne tissé de la région et de raphia. Lorsque ce masque sort à l’occasion des funérailles et des fêtes, le danseur tient une queue de bœuf dans chaque main.
Au niveau de la musique et de la danse, le Zaouli est une danse de réjouissance durant laquelle le danseur révèle la beauté de son masque avant d’affronter le public à travers une danse chorégraphique où pieds et mains se suivent avec une diversité et une rapidité d’exécution des figures qu’il réalise. L’originalité de cette danse est que le danseur, devant répéter le même pas sans jamais se discréditer, s’engage dans un véritable duel de danse. La perfection et la durée de sa prestation augmentent l’émulation du public et traduisent la performance du danseur.
Cette danse rendant « hommage aux femmes », initialement réservée aux funérailles, est maintenant très lieé au divertissement et les femmes et les enfants peuvent également le voir. Ce sont donc des masques profanes qui nous sont présentés lors des cérémonies, loin des masques sacrés autrefois utilisés. Toutefois, ce sont uniquement des hommes qui les portent.
Le Zaouli a ainsi été adopté peu à peu dans d’autres régions notamment dans les régions de Bouaflé, Daola et Zuenoula. Les peuples Baoulé n’ont donc pas été épargnés par la beauté du Zaouli. Ce n’est donc pas si étonnant que Félix Houphouët Boigny figurait au rang de ses plus grands admirateurs. Il œuvra par ailleurs à la vulgarisation du Zaouli en partageant cette richesse culturelle lors de manifestation de choix. Ainsi, le monde entier pu apprécier la chorégraphie et l’esthétique du Zaouli.
A lire :
- Dia Houphouet, film d’animation qui raconte l’enfance de Felix Houphouët Boigny
- Le masque Nimba
- Le Masque Mendé
- Le Marché des masques africains
A propos de #25ansFHB
25 ans c’est un quart de siècle et :
- un grand nom à ne pas oublier
- une histoire culturelle commune

Durant l’année, nous vous ferons découvrir des éléments de la culture ivoirienne à travers l’œuvre de Felix Houphouët Boigny. On parlera d’architecture, de gastronomie, de masque, d’art… différents thèmes qui ont pu être intimement lié à ce personnage emblématique de la Côte d’Ivoire.
Ces différents articles porteront le Hashtag #25ansFHB soit « 25 ans de décès de Felix Houphouët Boigny »
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