Le site des palais royaux d’Abomey inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO

Notre voyage au Bénin ne peut débuter sans une rencontre avec la ville d’Abomey qui fut le siège du Royaume Danxomé du XVIIème à la fin du XIXème siècle. Cette cité abrite les Palais Royaux qui sont aujourd’hui inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Découvrons ensemble Abomey et ses palais royaux.

Site des Palais Royaux de Abomey
Site des Palais Royaux de Abomey

Abomey, siège du Royaume Danxomé

Abomey, cité fondée par le roi Hwegbadja vers le milieu du XVIIème siècle et qui fut le siège du Royaume Danxomé jusqu’à la fin du XIXème siècle est aujourd’hui un site historique majeur de l’Afrique subsaharienne de 47 hectares de superficie. Ses palais, témoins particulièrement éloquents du développement du royaume et de son contexte historique riche et mouvementé, sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette reconnaissance de ce patrimoine matériel n’occulte toutefois pas la présence d’un patrimoine culturel immatériel extrêmement fort. En effet, les palais sont toujours le lieu de pratiques rituelles qui commémorent les règnes des différents rois qui se sont succédés et celles des arts de cour qu’ils avaient adoptés et encouragés durant leurs règnes respectifs. Par ailleurs, la population d’Abomey conserve de façon très vivace la religion Vaudou qui, ici, a une dimension toute particulière.

Site des Palais Royaux de Abomey
Site des Palais Royaux de Abomey

L’architecture et les bas reliefs

Le musée historique d’Abomey

Les deux palais de Guézo et de Glélé abritent depuis 1944 le musée historique d’Abomey. Le musée est accessible par le honuwa du roi Glélé et arbitre une exposition permanente organisée en plusieurs thèmes : les origines et évolution du Royaume, l’organisation sociale, la vie militaire, les insignes et objets royaux, les bas reliefs, les espaces religieux et rituels et la vie quotidienne dans le royaume. Nous avons ainsi pu avoir un retour historique sur les 300 ans de règnes des 12 rois.

Le musée dispose d’une collection constituées de bijoux, d’armes, d’autels portatifs en métal (ASIN), de statues en bois recouvertes de fines lames de laitons, de vêtements, d’objets d’ornement, de trônes, de tabourets pour la partie Aboméenne et divers objets offerts par les commerçants européens tels que des vases, des poteries et des jarres en cristal.

Parmi les éléments les plus remarquables, il faut signaler les appliques sur tissu, qui à l’instar des bas reliefs qui ornent les palais, présentent les emblèmes des rois et relatent leurs faits, gestes, sentences et histoires.

Autres faits remarquables, la plupart des objets, qui, par le passé étaient utilisés pour les cérémonie coutumières royales, sont encore utilisés aujourd’hui par les princes à ces mêmes fins. Ces objets des collections sont “prêtés” à la famille royale puis retournent dans les réserves à la fin de la cérémonie.

Les bas relierfs
Les bas relierfs

Le musée Dowomé

Le musée est celui du roi Gbéhanzin et il a la particularité d’avoir sa cour publique entourée de murailles, mais aussi celle d’avoir une hauteur de muraille plus hautes que ce qui avait été réalisé par ses prédécesseurs.

Entièrement restauré entre 2002 et 2004, le palais est constitué des différentes cours. La zone arrière reste utilisée et ce ne sont que les trois premières grandes cours et celles où sont situées les tombes qui sont accessibles aux visiteurs.

Le palais Dowomé abrite le centre d’interprétation de la vie et de l’œuvre du roi Gbéhanzin. L’exposition et les autres éléments présentés retracent la vie et l’œuvre du roi Gbéhanzin depuis son statut de prince héritier, son initiation et son intronisation. On aborde également des événements marquants de sa vie et sa détermination à lutter contre l’invasion coloniale. Ce qui m’a le plus marqué, c’est la présence de la réplique du trône du roi Gbéhanzin reposant sur les crânes de ses ennemies vaincus. On y voit aussi un chasse mouche constitué avec le crâne, la mâchoire inférieure d’un ennemi et la queue du cheval de ce dernier. Des éléments caractéristiques de son pouvoir.

Les palais privés

On compterait huit (8) palais privés autour de la ville historique, disposés autour d’une spirale, ce qui est interprété comme étant une représentation symbolique de la première loi de Hwebadja soit “faire que le royaume soit toujours lus grand”.

Certains palais privés ont été abandonnés, d’autres sont bien conservés et animés par les familles royales à travers les cérémonies traditionnelles, des danses de cour et autres pratiques qui relèvent de la responsabilité ou de la compétence des princes héritiers. – Ci-dessous des photos du Palais du Prince héritier Guézo.

Le rôle de la femme

Les amazones

 

La visite de la salle des armes, plus communément appelée salle du courage des soldats, se trouve à proximité du Palais du roi Glélé. Avant d’y accéder on y voit un temple où sont faits une fois par an des sacrifies commémoratifs pour rappeler l’histoire. En effet, historiquement, les ossements des différents prisonniers de guerre étaient déposés et les restes étaient mangés par les membres de la Cour Royale afin de permettre aux vivants de communier avec leurs ancêtres. Aujourd’hui, ce sont des bœufs en bonne santé qui sont sacrifiés.

Dans la salle des armes on peut voir un instrument de combat comme une massue appelée mankpo ainsi que les tenues en rafia qui habillait les soldats. C’est ainsi que l’on a appris que l’armée se constituait de cinq (5) compagnies de 40 à 60 hommes, 400 wutunu ou garde du corps,  un bataillon de 200 à 400 amazones et 40 fusiliers.

On constate que les amazones étaient les plus nombreuses et pour cause, elles étaient dévolues et prêtes à mourir pour leur roi. Leurs groupes ont été créés en 1818. Elles étaient des femmes fortes avec des carrures imposantes. Elles ne se mariaient pas et étaient de véritables guerrières sanguinaires.

On trouve également dans cette salle deux statuettes particulières :

  • Gloubassa qui est une sorte de machette sculptée utilisée historiquement pour annoncer la guerre mais en 2001 l’authentique a été volée;
  • La statue de Ogou qui est la divinité de la guerre. Ici encore, il s’agit d’une copie puisque l’authentique se trouve au Musée du Quai Branly

 

Le mausolée du roi et ses épouses

Le dernier roi, le roi Guézo avait près de 4000 épouses. L’histoire voulait que le nouveau roi marie les femmes de sont prédécesseurs afin que la lignée soit toujours préservée. Il y avait ainsi les  femmes intimes et favorites et les autres qui ne l’étaient pas forcément mais qui contribuaient toutefois à la pérennisation du pouvoir du roi.

Lors de la mort du roi Guézo, 200 femmes se sont portées volontaires pour l’accompagner dans sa dernière demeure. Ce sont finalement 41 qu’il a choisi en rappel au chiffre sacré qui a été vu par le fâ, une technique divinatoire venue d’Ifé au Nigéria. Ainsi ces femmes ont été réunies dans une fausse commune de 5 mètres de profondeur pour accompagner le roi pour son dernier voyage.

Le mausolée du roi est constitué de deux (2) cases juxtaposées reliées à un tunnel qui symbolise la passage de la vie à mort. Les cases étaient couvertes du sang des ennemis.

Entre l’art de cour et les traditions

A la cour royale, les arts de cour et les traditions étaient développés. Il y avait un intérêt particulier pour la tradition Vodoun qui est restée très présente à Abomey.

Par ailleurs, au niveau des arts, il y a une multitude de pratiques telles que les appliqués qui sont une spécialité de la région, la sculpture, le tissage, la métallurgie, les calebasses grattées, la vannerie et la poterie. On peut maintenant ce procurer des objets d’artisanat au niveau du Marché de l’Artisanat d’Abomey installé au sein du site des Palais Royaux.
Pour en savoir plus sur le Marché artisanal d’Abomey, cliquez ICI.

 

NB: Les photos de l’intérieur du site sont interdites. Par conséquent, vous n’aurez que des photos de l’extérieur.

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