Marie-Claire Messouma Manlanbien : Créatrice de liens entre les cultures, les pays, les matières, les techniques et les générations

Pour sa première exposition personnelle sur le continent Africain, Marie-Claire Messouma Manlanbien présente “Corps mêlés” à la Galerie Cécile Fakhoury à Abidjan jusqu’au 10 juin 2023. Un voyage itinérant dans son univers peuplé d’histoires, la sienne et celle des vivants, créant ainsi un lien universel entre les fragments présents et passés de nos imaginaires individuels et collectifs. “Corps mêlés” est  une jolie balade autour de ses œuvres polymorphes, tantôt cartographies ou totems, chemins contemporains d’une immersion mystique et mythologique. 

“Corps mêlés”, une douce balade

Une créatrice de liens entre les cultures

Marie-Claire Messouma Manlanbien est une créatrice de liens entre les cultures, les pays, les matières, les techniques et les générations. Plus qu’une exposition, “Corps mêlés” est une carte vivante qui s’enracine dans les techniques traditionnelles de tissage artisanal. En effet, l’artiste compose ses œuvres sur des matières naturelles telles que la fibre de raphia, la soie ou encore le Kita, en coton. Elle tisse, brode, teinte ses œuvres auxquelles elle ajoute des éléments tantôt naturels tantôt industriels. De la céramique aux écailles en passant par le dessin, le papier ou encore les coquillages, chaque œuvre est une composition de symboles. Elle nous invite ainsi dans un univers alliant les matières à la mémoire et à l’imaginaire individuel et collectif. 

Une tradi-praticienne des temps modernes

A cet effet, Marie-Claire Messouma Manlanbien pourrait se révéler être une tradi-praticienne des temps modernes. Son travail de tissage, de broderie, d’assemblage, de couture, de collage… peut être vu comme un processus de guérison.  Ainsi, “Corps mêlés” se présente comme une façon de prendre soin de soi, des autres et de son environnement. En effet, une des caractéristiques des œuvres présentées est qu’elles sont vivantes et organiques. On se demande donc si c’est la réflexion qui donne vie à la matière ou si c’est la matière qui donne vie à la réflexion.

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Une approche symbolique et mythologique de la dualité

Par ailleurs, au milieu de symboles familiers dans l’œuvre de Marie-Claire Messouma Manlanbien, issue de la mythologie Akan, on trouve le masque Akan symbole de dualité ou encore le crocodile siamois symbole d’égalité entre les êtres. L’artiste introduit de nouvelles formes, et nous plonge plus profondément dans une imagerie évocatrice d’un corps féminin en symbiose avec la nature et en équilibre cosmique avec l’environnement. Les œuvres de l’artiste font notamment référence aux mythologies africaines comme celle de Mami Watta en Côte d’Ivoire ou Mère de l’Eau en Guadeloupe, à ​​travers des éléments des mondes marins, mi-mollusque, mi-algue, comme des trésors organiques chargés de délivrer leurs pouvoirs et leurs mystères.

En somme, Marie-Claire Messouma Manlanbien nous invite à explorer les thèmes de l’identité, de la culture et de la spiritualité à travers une prise de conscience de notre dualité. Ainsi, nous sommes invités à nous interroger sur ce qu’il y a de féminin et de masculin dans la matière qui nous constitue et nous entoure tant dans le volet matériel que immatériel, voire spirituel. 

A propos de l’Artiste

Marie-Claire Messouma Manlanbien a grandi entre Abidjan et Paris où elle est installée aujourd’hui. Elle détient un diplôme National Supérieur d’expression artistique et a été exposée, depuis 2011,  dans différentes expositions collectives en France, Allemagne, Italie, Irlande, Belgique, Royaume Uni, Etats Unis, Bénin, Côte d’Ivoire et Mali. Au titre de ses expositions individuelles, elle a présenté son travail à Londres, à Milan, Paris et Berlin. L’artiste, présente dans diverses collections privées dans des musées et auprès de collectionneurs, a également été citée dans de nombreux ouvrages pour la singularité de ses oeuvres qui inventent des formes nouvelles, nourries de ses deux cultures, ivoirienne et guadeloupéenne. 

« Corps mêlés » est présenté jusqu’au 10 juin 2023 à la Galerie Cécile Fakhoury Abidjan sise Boulevard Latrille, entre le carrefour de la Vie et le carrefour de la RTI entre la Sodemi et l’Immeuble Carbone. + 225 27 22 44 66 77 – abidjan@cecilefakhoury.com

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