Ce mercredi soir, j’ai été au traditionnel vernissage organisé par M. Thierry de Jaham, Directeur Général du Sofitel Hotel Ivoire. L’artiste à l’honneur était M. Mathieu-Jean GENSIN.
Mathieu- Jean GENSIN
Née en 1934 au Lamentin en Martinique, Mathieu-Jean GENSIN a été formé à l’Ecole des Arts Appliqués de Fort de France (Martinique). Il est diplômé des Arts Décoratifs de Nice et des Beaux-Arts de Paris. Il est arrivé en Côte d’Ivoire avec les indépendances et a formé plusieurs générations d’élèves dont certains sont devenus célèbres comme James Houra.
Il est par ailleurs, un membre fondateur du mouvement négro-caraïbe avec Serge Hélénon et Laouchez et fait partie du trio d’artistes antillais qui ont inspiré le Mouvement Vohou-Vohou à travers leurs recherches sur le patrimoine africain.
Monsieur GENSIN associe les couleurs et les formes avec harmonie. Ses œuvres dégagent différents états émotionnels et amènent chaque fois l’amateur d’art à se questionner sur son lien avec le temps.
Exposition “Les Niches Sacrées”
L’exposition « Les Niches Sacrées » m’a particulièrement plu car le thème à lui tout seul m’a rappelé des souvenirs de mes voyages d’enfance à Korhogo, ville se situant dans le nord de la Côte d’Ivoire. J’étais donc dès le départ intriguée par l’exposition.
A ma grande surprise, je fut comblée. Les différentes toiles me rappelaient effectivement la ville de Korhogo.
En effet, l’on pouvait reconnaître entre autre :
Le calao
L’oiseau primordial des Sénoufos, protecteur par excellence. Avec son ventre bombé, il symbolise la fécondité et la fertilité et représente et évoque la prospérité. Cet oiseau dans les mythes Sénoufos est l’un des cinq premiers animaux à être apparus sur terre avec le caméléon, la tortue, le crocodile et le serpent. La tradition dit qu’il transporte les âmes des morts dans l’autre monde et sert généralement dans les rites initiatiques du poro ;
La danse Boloï
C’est une danse sacrée qui clôt le rite d’initiation des jeunes hommes Sénoufos. Elle est communément appelée la danse des « Hommes –panthères » du fait que les danseurs sont vêtus de costumes rappelant cet animal. Il y a deux types de personnages : l’un est habillé en noir avec du raphias autour du cou, des poignets et des chevilles, il porte également un masque noir ; et l’autre est vêtu d’un masque et d’une tenue de la même couleur des raphias qu’il porte uniquement aux chevilles. Ils ont chacun un petit bout de bois à la main que l’on appelle “chicote” (comme on dit en Côte d’Ivoire, “Connaisseur connaît”). Cette danse requiert des aptitudes physiques car le danseur en beige effectue une série d’acrobaties et le danseur en noir lui fait une danse basée sur des mouvements de tête et de bras. Ils sont accompagnés de musiciens.
Ces deux symboles, pour ne citer que ceux là, sont très significatifs de la culture Sénoufos.
A cela s’ajoute, le titre des toiles très évocateurs de la culture korhogolaise à savoir : Les Niches Sacrées, Korhogo, Le fétiche bleu, Les Génies Observent, Kagnon-Koula (Nouvelle Mariée), etc.
Cette exposition si je dois la résumer à un mot est « mystérieuse ». Elle amène en effet à s’interroger sur l’origine de la vie, sur la force cachée des « esprits créateurs » comme dirait M. GENSIN lui même. Pour finir, je trouve que c’est donc un bel hommage à l’héritage culturel de la région des Savanes que Monsieur GENSIN a fait. Et cela prend tout son sens, car pour ceux qui ne le savait pas, en langue sénoufo, Korhogo signifie « héritage » !
Je vous souhaite une bonne découverte !
Le calao – je préfère kalao – est aussi, et très certainement avant tout, l’allié naturel du chasseur. En effet son habitude de pousser un cri particulier en cas de danger fait de lui une véritable vigie de la savane et toute la faune alentour profite de l’avertissement ; du coup il jouit d’une sorte d’impunité diplomatique et côtoie les divers animaux de très près. C’est la raison pour laquelle traditionnellement les chasseurs s’enduisaient de fiente de kalao, pour masquer leur odeur d’homme et pouvoir s’approcher de leurs proies. Le kalao (était) est un animal sacré pour les confréries de chasseurs et à ce titre on le rencontre au sommet de beaucoup de masques ou même comme cimier.
Bonjour Claude, je savais que le Calao avait différentes vertus mais je ne connaissais pas cette dernière. Concernant l’écriture du calao je ne comprends pas le “K” est ce que c’est volontaire ou est ce qu’il y a une signification précise? Je voudrais savoir ! A mon niveau, le Calao dont je parle est avant tout l’oiseau étrange et beau qui est appelé pour celui que l’on trouve en Côte d’Ivoire, Calao Bicorne. Il est très souvent associé au sacré comme je l’ai expliqué dans mon teste car cet oiseau est tout de même mystérieux pour la forme de son bec, pour son crie et pour sa taille. C’est un beau spécimen ! J’attend l’explication pour le “K” car cela m’intrigue. A bientôt de vous lire !
Bonjour Claude, je savais que le Calao avait différentes vertus mais je ne connaissais pas cette dernière. Concernant l’écriture du calao je ne comprends pas le “K” est ce que c’est volontaire ou est ce qu’il y a une signification précise? Je voudrais savoir ! A mon niveau, le Calao dont je parle est avant tout l’oiseau étrange et beau qui est appelé pour celui que l’on trouve en Côte d’Ivoire, Calao Bicorne. Il est très souvent associé au sacré comme je l’ai expliqué dans mon teste car cet oiseau est tout de même mystérieux pour la forme de son bec, pour son crie et pour sa taille. C’est un beau spécimen ! J’attend l’explication pour le “K” car cela m’intrigue. A bientôt de vous lire !
Oh pour le “K” disons que c’est une lettre emblématique, en ceci que son enracinement est égyptien. Je me souviens avoir assisté il y a fort longtemps à un spectacle des Ballets Monéba, qui présentait une “Danse du Kalao”, bel et bien écrit sur le progamme avec un K. A l’époque je ne m’étais pas posé plus de questions que ça.
Aujourd’hui je me demande sur quels critères l’administration coloniale française a transcrit les noms africains, tantôt avec un C tantôt avec un K ; pour le Cameroun on voit bien que le C est “latin” et le K “germain”. Mais par quel tour de passe-passe le nom de famille “kamaᴚa” (en phonétique internationale) s’est-il retrouvé écrit “Kamara” chez les Peuls sénégalais et “Camara” chez les Soussous de Guinée ? Mystère !
Bravo encore pour votre blog, vous abattez un sacré boulot, courage !
Merci beaucoup pour ce nouveau moment de culture générale ! Et merci pour les encouragement ! On va tâcher de continuer dans cette lancée. Très bonne fin de week end à vous !
Merci beaucoup pour ce nouveau moment de culture générale ! Et merci pour les encouragement ! On va tâcher de continuer dans cette lancée. Très bonne fin de week end à vous !