Le Poings d’interrogation

Je me suis procurée le livre Poings d’interrogation lors du Vernissage de Instant Chocolat, en effet, l’un des auteurs de cet ouvrage, Malicka Ouattara arpentait le lieu du vernissage avec ses livres. Je me suis laissée tenter par l’idée de découvrir la plume de cinq jeunes écrivains. Retour sur ma lecture.

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Poings d’interrogation

Poings d’Interrogation est un ouvrage coécrit par cinq (5) auteurs que sont Essie Kelly, Yehni Djidji, Malick Ouattara, Cécridc Marshall Kissy et Yahn Aka soucieux de donner un autre regard sur le monde qui les entoure et sur les maux de notre société actuelle.

Les auteurs

  • Essie Kelly : Ecrivaine et animatrice culturelle ivoirienne. Auteure de la trilogie Odwira paru en 2012. Initiatrice et promotrice des rencontres littéraires : “Les Mots d’Ombres”.
  • Yehni Djidji : Blogeuse, scénariste et écrivaine : fondatrice du site web culturel et littéraire : http://www.225nouvelles.com. Médaillée de bronze aux jeux de la francophonie en 2013 et initiatrice et promotrice des rencontres littéraires “Livresque”.
  • Malicka Ouattara : C’est l’une des plus jeunes plumes de la littérature ivoirienne. Auteure du recueil de nouvelles “Le film d’une vie”, elle est étudiante et amoureuse des lettres.
  • Cédric Marshall Kissy : il a été distingué à plusieurs concours de poésie, notamment le prix international S. Hesel (RF1 2013), les manuscrits d’or (2009), le grand prix littéraire Bernard Zadi Zahourou de a poésie (2014)… Il est doctorant en lettres et en master de communication (CERCOM).
  • Yahn Aka : Ecrivain, éditeur, chroniqueur littéraire dans la presse écrite. animateur radio de l’émission “Bien être littéraire”, promoteur des rencontres : “Le café littéraire des leaders”; il est passionné de guitare acoustique et de bass.

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Ma lecture de Poings d’Interrogation 

Lorsque j’ai débuté ma lecture, j’ai constaté qu’il n’y avait ni introduction ni prologue. Le seul élément qui nous plante le décor est la quatrième de couverture en nous indiquant un peu de quoi il s’agira.

Le recueil est décomposé en deux parties

  • La première partie intitulée “Mots édentés” est un jeu de mot avec les MAUX qui gangrènent notre société à savoir le système de santé défaillant, le SIDA, la crise post électorale et la problématique de la réconciliation, les apparences fictives du bonheur empreintes d’inceste, d’adultère, de viol et d’humiliation et l’analphabétisme intellectuel.
  • La seconde partie nommée “Douleurs Aphones” traite de ses blessures profondes et silencieuses qui brulent les êtres comme la question de l’avortement, des violences conjugales, de la méconnaissance de sa culture, de l’exil et du quotidien difficile et parfois lugubre des petites gens ici un apprenti Gbaka. (Gbaka étant le nom des minibus douteux exploités pour le transport en commun).

Le point négatif : J’aurais apprécié qu’une petite introduction d’une page plante le décor afin de donner l’envie au lecteur de lire l’ouvrage. Certaines personnes n’aiment pas les nouvelles ou les histoires courtes, d’autres en raffolent. L’idée de donner une introduction aurait servi, selon moi, à créer un pont entre le lecteur et les auteurs, une forme d’accroche sur la nécessité d’aller plus loin dans cet échange.

Le point positif: Bien que les auteurs aient des styles différents, le recueil est fluide dans la lecture. On y retrouve une certaine harmonie, probablement le résultat des thématiques choisies. Les choses s’emboitent simplement et nous nous laissons bercés par ces récits de vies qui peuvent tous nous concerner de près comme de loin car ce sont des histoires que nous aurions pu entendre lors de causeries de quartier ou au salon de coiffure.

Mes coups de coeur: 

Au niveau de la première partie, “Mots édentés”, j’ai eu un coup de coeur pour le teste de Yehni Djidji intitulé Pour nos petits enfants. J’ai particulièrement aimé ce teste car il est empreint de douleur, de souffrance, de remord et d’humiliation. Il est dur et difficile à lire car il dépeint des blessures fortes. Cependant, il est orienté autour du pardon, de la capacité des individus à faire preuve de résilience pour aller de l’avant et pour bâtir un avenir meilleure pour les générations futures. Et c’est en ce sens, que je l’apprécie car il est une note d’espoir sur des jours meilleurs.

Dans la deuxième partie, “Douleurs Aphones”, j’ai été touchée par le teste qui raconte la triste réalité du quotidien lugubre d’un jeune apprenti Gbaka. Intitulé le dernier souffle des étouffés il nous permet d’avoir d’entrer dans les entrailles de la vie de ces ivoiriens qui luttent pour survivre dans un environnement malsain et difficile où violences physiques, psychologiques et morales sont au rendez-vous. Ceci est le quotidien de nombreuses personnes. Un quotidien que l’on n’ose à peine imaginer mais qui est réel. J’ai donc particulièrement apprécié que l’on prenne le risque de dépeindre leur quotidien pour en laisser une trace.

Ce qu’il faut retenir

De cette lecture, je retiens le courage des auteurs d’aborder des sujets difficiles, souvent tabou dans nos sociétés africaines, et particulièrement dans la société ivoirienne. Les maux et blessures de notre société doivent être identifiés, soulevés, décortiqués sur la place publique en vue de trouver des solutions pour aller de l’avant. Les rassembler sous forme d’un recueil en vue d’amener le lecteur à s’interroger réellement est très important.

Plus qu’un POINT d’interrogation, un POING à votre figure, un POING à vos jugements de valeurs, un POING à vos blessures et faiblesses personnelles pour vous amener à vous INTERROGER sur le bien fondé de votre vie, de votre société, de l’environnement dans lequel vous évoluez. 

Ces sur ces mots que je vous invite à lire ce livre.

Bonne découverte ! Bonne Lecture !

 

2 réflexions sur “Le Poings d’interrogation”

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