L’Afroroots a envahi la capitale abidjanaise dans le cadre de la septième édition du Festival L’Emoi du Jazz by DEZ GAD qui s’est tenu du 30 avril au 6 mai 2017 à Abidjan. Nous avons eu le plaisir d’accueillir sur scène des artistes nationaux et internationaux dont Seun Kuti & Egypt 80. Un moment réellement magique de recevoir l’un des dignes fils de Feu Fela Kuti le Roi de l’Afrobeat. Retour sur cet événement.

L’Emoi du Jazz 2017 nous a offert Seun Kuti
L’édition 2017 du Festival L’Emoi du Jazz a été l’occasion de nous immerger dans l’univers du Jazz et de l’Affroroots avec des artistes nationaux et internationaux. En effet, ce sont Ruth Tafebe, Yacine Boulares, Ayetoro, Trinity Band et Seun Kuti & Egytp 80 qui ont été réunis pour le plaisir des abidjanais. Le concert qui m’a incontestablement marqué et touché est celui de Seun Kuti.
Pour ceux qui ne le connaissent pas Seun Kuti est le fils cadet de Fela Kuti, le créateur de l’afrobeat. Fela Kuti est une figure de proue de la musique comme révolution pour l’émancipation des peuples noires notamment nigérians vis à vis de la corruption et des dirigeants. Très engagé et déterminé, il créa la République de Kalakuta dont il était le “Black Président” pour marquer sa rupture avec les dirigeants et la politique nigériane. Cet homme dont le courage a été remarqué criait (sa colère) et utilisait sa musique comme une arme contre un système qui était qualifié de “très brutal”. Ses chansons sont donc un témoignage d’un pan de l’histoire récente du Nigéria.
J’ai déjà consacré des billets à Fela Kuti que vous pourrez consulter ci-après afin d’avoir un aperçu sur cette Légende:
- Fela, une voix pour l’Afrique
- Afrobeat(s) un S comme différence
- Exposition des musiques noires : Great Black Music
- Kyekyeku

Seun Kuti & Egupt 80, la suite de la révolution
Arès Many Things en 2008, From Africa With Fury : Rise en 2011, Seun Anikulapo Kuti propose son troisième album intitulé A Long Way to The Beginning où il est accompagné par Egypt 80, le groupe de 14 musiciens qu’il dirige depuis la mort de son père Fela Kuti en 1997.
Ce concert était juste magnifique !
J’ai vraiment adoré et je ne sais pas quels mots pourraient qualifier les émotions qui m’ont traversées durant ce moment. Peut être que les verbes “transporter” ou “transformer” seraient les plus appropriés.
Que se soit la musique, la danse, le geste, le rythme, la solidité des cuivres, les percussions, les voix d’Afrique, le chant énergique…. tout était là ! C’était génial… Je ne sais pas si l’on peut raconter ce concert. Je crois qu’il fallait le vivre…
Pour ceux qui ont déjà pu se cultiver sur Fela Kuti, c’était vraiment un moment privilégié de voir son fils Seun Kuti continuer son combat à travers des concerts politiquement engagés et qui éveillent clairement les consciences.
Voici en 3 points, les messages clés que Seun Kuti a transmis durant ce concert :
- Ne pas oublier tous ces militants qui ont marqués notre histoire car ces derniers ont laissés un héritage et des valeurs qui méritent d’être défendues;
- Faire attention au lavage de cerveau menée par les médias (télévision, radio, internet..) car ce sont les puissants (dirigeants politiques, hommes d’affaires et patrons de groupes de presse notamment) qui contrôlent le message;
- Prendre conscience que l’Afrique n’est toujours pas indépendante et par conséquent inviter les intellectuels à se mobiliser pour une véritable indépendance;
Je dirais donc pour conclure que Seun Kuti donne un nouvel élan au combat jadis mené par son père, Fela Kuti qui n’a malheureusement pas eu l’écho qu’il méritait à une époque cruciale de l’histoire du Nigéria.
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