Fields Magazine : Découvrez notre interview pour tout savoir

J’ai découvert FIELDS MAG lors de son événement Dine Out qui s’est tenue le samedi 28 mai 2016 au Bushman Café à Abidjan. J’ai décidé d’en savoir un peu plus après avoir pris le temps de consulter le magazine en vous réservant une interview avec la promotrice du projet, Saran Koly. Je vous souhaite une bonne découverte.

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source : Fields Mag
  1. Qu’est ce que FIELDS MAG?

Le “nous” de FIELDS MAG, c’est moi! Saran Koly, je suis née et j’ai grandi à Abidjan, Côte d’Ivoire avec des parents venant de la Guinée, le Mali et le Sénégal. Une vraie panafricaine. Une partie de notre histoire est marquée par le colonialisme, l’une des raisons pour lesquelles même née en Afrique, je suis aussi française.

J’ai vécu quelques années en France avant de partir pour les États-Unis, puis le Brésil, mon pays de coeur, en Argentine puis en Haïti, un pays que je chéris, le Kenya, la Suisse et l’Allemagne et depuis septembre 2015 je vis au Burkina Faso. Je ne trotte pas, c’est ma vie. Le monde est mon terrain de jeu.

Journaliste, j’ai travaillé pendant quelques années pour le quotidien national français Libération, devenue humanitaire par concours de circonstances et je retourne au journalisme par passion et conviction. Pour chaque numéro, j’invite des artistes, photographes, écrivains, journalistes, militants du monde entier; à partager leurs histoires avec nous.

Le magazine n’est qu’une partie de ma vie professionnelle, j’ai un emploi à temps plein comme responsable de communication. Je m’organise donc pour mener mes deux passions de front, ça demande une sacrée énergie et beaucoup de nuits blanches et d’organisation. On ne vit qu’une fois n’est ce pas ?

source : Fields Mag
source : Fields Mag
  1. D’ou est venue cette idée de créer Fields Magazine ?

FIELDS MAG est venue de l’envie de proposer une vision du monde dont le point de vue ne serait pas essentiellement occidental.

 

  1. Fields Magazine en quelques mots…

qu’est ce que c’est ?

Fields MAG, est le premier magazine qui voit le monde à travers les yeux des Third Culture Kids (TCK), global nomads ou encore appelés, “Enfants de la Troisième Culture.”

La sociologue américaine Ruth Hill Useem a été la première à utiliser ce terme, dans les années 50. Il désigne les individus ayant passé une partie significative de leur enfance et/ou de leur adolescence dans un ou plusieurs pays autre(s) que celui de leurs parents (immigration, exil, adoption internationale).

FIELDS MAG est un périodique bilingue, français, anglais et une plate-forme multimédia sur le monde, ses citoyens, ceux qui font bouger les choses et le contexte dans lequel ils évoluent.

Pourquoi ce nom ?

Le magazine aurait pu avoir tellement d’autres noms…FIELDS parce que l’idée de départ était en rapport avec mon travail dans le développement et l’humanitaire. On parle souvent de headquarters (le siège) et de field (le terrain). Et puis en anglais, « field », englobe cette idée de terrain, mais aussi de champs de compétences, d’expertise…FIELDS MAG pour ne pas être confondu avec une petite publication basée au Texas.

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source : Fields Mag

Pourquoi ce magazine ? Quel message ? Quels sont les objectifs recherchés ?

Ce magazine, je le fais avec passion. Je ne peux en parler sans passion! C’est une fenêtre sur le monde, un regard différent de celui du monde occidental sur des sujets de sociétés, les droits humains, l’art et les cultures.

FIELDS MAG est vraiment fait pour les curieux qui aiment lire, apprendre et partager. J’ai envie qu’en finissant de lire chaque numéro on se dise « ah ouais ! J’ai appris plein de trucs et j’ai envie d’en savoir plus ». Si c’est le cas, j’aurai gagné mon pari! J’aimerais pouvoir mettre en place des rencontres où l’on échangerait avec des étudiants sur les sujets traités dans le magazine…

 

Qui est derrière Fields Mag ?

FIELDS MAG c’est un peu (beaucoup) un one-woman show, une femme-orchestre, parce que pour faire un magazine papier toute seule il faut avoir plus d’un tour dans son sac!

En ce qui concerne le contenu, je définis les thèmes et prépare le chemin de fer, on lance un appel a contribution, en général sur tous les sujets proposés et j’en choisis un ou deux qui complètent les sujets qui ont déjà été déterminés à l’avance.

Puis je fais appel à des journalistes et photographes freelance pour réaliser les sujets. Il s’agit de professionnels des mots et des images aussi passionnés que moi. Ils prennent le temps de bien rechercher les sujets et font des merveilles. J’aime que les sujets soient traités par des journalistes qui sont sur place et qui maitrisent leurs sujets.

La micro-équipe de FIELDS MAG se compose aussi de deux femmes aux identités multiculturelles et aux talents multiples : Samantha Etane, qui est la social media manager et Elena Feijoo qui est l’assistante éditoriale.Depuis qu’elles ont rejoint l’équipe je peux mieux me concentrer sur le contenu éditorial et les autres projets du magazine.

  • Samantha est camerounaise, elle a de nombreuses années d’expérience dans le journalisme culturel, la communication, les medias sociaux, elle est parfaitement bilingue en anglais et française et est basée à Toronto.
  • Elena est une artiste peintre et plasticienne, elle écrit merveilleusement bien, et à un œil photographique extraordinaire, originaire de Chicago et capverdienne par son père, elle vit à Berlin.

Quels sont les critères de sélection choisis pour intégrer les éléments dans le magazine ?

Les sujets que nous traitons sont transversaux. Nous aimons aller au delà des clichés et des prêts à penser. La dimension humaine de chaque article, photographie, illustration doit être évidente. Par contre j’essaye de mettre en place une vraie éthique professionnelle dans le respect du travail de tous les contributeurs. Je n’ai pas de gros investisseurs à qui je dois faire plaisir. Ni de logos à placer toutes les deux pages. Donc j’ai une liberté totale dans le choix du traitement de chaque thème. C’est très grisant comme expérience.

De beaux visuels : pourquoi cette capitalisation sur l’image et la présentation artistique ?

Je suis une passionnée de photographie et d’images en général. J’ai grandi dans un environnement baigné d’art, peinture, sculpture, théâtre, danse. Je remercie mon père de m’avoir offert mon premier appareil photo à huit ans. Il m’a appris comment utiliser les pellicules, comment cadrer, quand utiliser le flash ou pas. Ma mère m’a emmené dans les plus grands musées du monde, elle a étudié l’histoire de l’art, elle m’a aussi fait découvrir les richesses de l’architecture vernaculaire et le paysage mandingue.
Et puis j’ai suivi une formation de réalisations de films documentaires… C’est le monde qui m’accompagne, si il fallait faire un magazine, il fallait qu’il y ait des images, grandes, fortes et ces images devaient avoir un sens.
Dans FIELDS MAG, les textes et les images sont complémentaires.

Le choix des langues : pouvez vous nous l’expliquer ?

Le français est ma langue maternelle et l’anglais est la langue qui me permet de communiquer avec le reste du monde. Pour un magazine qui parle d’identités multiculturelles, je ne pouvais pas me cantonner au monde francophone. J’aimerais pouvoir faire des numéros en espagnol et portugais, deux langues que je parle, pour que mes amis des Amériques puissent aussi nous lire, ça viendra peut-être. Pour le moment, c’est le français et l’anglais.

  1. Votre événement : Dine out. Qu’est ce que c’est ?

FIELDS MAG, c’est une certaine idée de la fête. Elle doit être confidentielle, multiculturelle, smart, chic et décontractée. Apres Berlin, Paris et New-York, nous voulons partager notre recette du bonheur dans les capitales africaines : Abidjan, Accra, Dakar, Nairobi, Cape Town et Joburg…

Avec notre numéro FOOD nous avons lancé, DINE OUT, une expérience sensorielle hors du commun qui combine découverte du magazine « papier », restaurant éphémère pour une dégustation de mets savoureux concoctés uniquement avec des produits locaux et DJ internationaux Afrohouse/Afrobeat.

J’ai choisi Abidjan parce que c’est la ville où je suis née et où j’ai grandi. Mes amis d’enfance viennent du monde entier. Si il y a bien une ville en Afrique de l’ouest qui pour moi a brassé les identités et les cultures, c’est bien Abidjan. La ville est en train de remonter la pente. Mais les centres d’intérêt des gens sont très différents de ceux que les gens avaient dans les années 80/90. Je voulais voir comment serait reçu le magazine. Et j’ai trouvé l’accueil très chaleureux et j’ai apprécié qu’il y ait une large gamme de personnes qui ont acheté le magazine et qui prendront le temps de le lire et de suivre son évolution. Mon objectif est de fidéliser ceux qui sont intéressés par la démarche. Pour moi, le « grand public » n’existe pas, j’aime les aventures humaines et les échanges authentiques.

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source : Fields Mag
  1. Quel avenir pour FIELDS MAG ? 

FIELDS MAG est un magazine indépendant sans publicité, sans sponsors ni partenariats. Il n’a pas bénéficié de financement participatif. Il est entièrement financé par moi.

J’ai des centaines d’idées de sujets, de projets, d’envies… Mais autant vous dire clairement que la passion à ses limites. A chaque fois que je boucle un numéro, je me dis que ce sera le dernier. Et je reçois des messages d’encouragements, nous avons de plus en plus de lecteurs, ils sont partout dans le monde. Alors je me dis qu’il faut continuer parce que ce magazine à sa place.

C’est simple, je ne gagne absolument rien financièrement en faisant FIELDS MAG mais la satisfaction personnelle de créer une publication honnête et de qualité pour un public curieux et engagé me suffit. La production du magazine coute chère, les contributeurs sont rémunérés. Nous sommes transparent sur la rémunération qui est affichée sur fieldsmag.com. Il faut l’imprimer, stocker les numéros, les envoyer…Quand je reçois des messages de personnes qui souhaitent recevoir un numéro gratuitement, je pousse un grand cri avec les yeux exorbités, je respire profondément et je réponds gentiment que la meilleure façon de soutenir FIELDS MAG est de l’acheter.

Beaucoup d’artistes soutiennent le magazine en acceptant par exemple que l’on publie leurs œuvres à titre gracieux en retour nous leur envoyant des copies du numéro. La photographe ivoirienne Joana Choumali par exemple nous a fait confiance pour notre premier numéro sur les CLANS.

Il y a aussi des journalistes et photographes engagés qui travaillent pro-bono sur les numéros. C’est une vraie dream-team internationale.

Et tous ceux qui l’achètent sont notre plus grand soutien. Nous avons une série vidéo, sur Youtube Migrant Talks. J’invite tout le monde à les regarder et les partager. Nous continuons d’explorer d’autres formes narratives. D’autres projets sont en cours de réalisations. N’hésitez donc pas à nous suivre sur notre site fieldsmag.com et sur les réseaux sociaux pour en savoir plus! Le prochain numéro est sur le design, on y travaille assidument, je crois que nos lecteurs vont beaucoup l’aimer.

source : Fields Mag
source : Fields Mag

Je vous souhaite une bonne découverte ! 

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