La 6ème édition du Concours « Les Guyzagn » se déroule du mercredi 9 décembre 2015 au 29 janvier 2016. Le thème de l’édition est « L’art et notre richesse : le cacao » . Le concours a accueilli une nouveauté dans son programme. Il s’agit du Prix de l’intégration sous régional. Il permet la participation de 1 peintre, 2 photographe et 1 sculpteur en provenance du Burkina Faso. Le but recherché est de faire se rencontrer les jeunes plasticiens de la sous région et ainsi développer une synergie entre eux.
J’ai donc pu échanger avec Vivien Sawadogo Nomwindé et Inoussa Sakandé tous deux photographes puis avec Abraham Abga, peintre et enfin avec Issaka Sawadogo, sculpteur.
Rencontre avec les artistes venus du Burkina Faso
Vivien Sawadogo Nomwindé, Photographe
Selon Vivien, l’initiative offerte par le Concours les Guyzagn est à saluer. En effet, elle permet aux artiste de se rencontrer, d’échanger et de fraterniser. C’est un honneur pour eux d’être le pays invité pour cette première édition du Prix d’intégration régionale.
Dans l’ensemble il est satisfait de son séjour même s’il a pu constater quelques petits désagréments au niveau logistique. Et pour cela, il suggère notamment que pour la prochaine édition, les organisateurs :
- mettent à la disposition des artistes invités la matière première pour réaliser leurs œuvres sur place. Cela leur permettra de pouvoir entrer plus rapidement dans le vif du sujet ;
- imaginent la possibilité de faire un travail de nuit car pour son cas, il aurait aimé pouvoir partager avec les photographes ivoiriens sa technique du “ligth painting” ;
- créent plus d’occasion pour les artistes du même domaine d’échanger sur leurs techniques et les préoccupations de leurs secteurs ;
Ces suggestions sont très intéressantes. En effet, comme, Vivien l’a indiqué elles permettraient aux artistes de pouvoir plus s’enrichir de cette expérience.
Autrement à son niveau, c’est une belle expérience. Ell lui permet d’élargir ses relations artistiques et de découvrir de nouvelles personnes.

Inoussa Sakandé, Photographe
Avec le Concours de Guyzagn, Inoussa découvre pour la première fois la Côte d’Ivoire. Pour lui c’est une découverte d’un pays frère, de l’histoire . C’est surtout l’opportunité de rencontrer des artistes de divers horizons. Il a ainsi vue l’événement comme une opportunité de créer des liens d’amitiés ses homologues ivoiriens.
Au niveau de l’organisation, il souhaite que ce concours offre à l’avenir un prix international. Ainsi, cela apporter une émulation plus grande et incitera les artistes nationaux à se surpasser et à donner le meilleur d’eux mêmes.
Il déplore juste le manque de visibilité des artistes invités. Il suggère donc que pour la prochaine édition une fenêtre de présentation de ses artistes soit faite au sein de la Galerie Houkami Guyzagn. Enfin, il souhaite féliciter cette initiative qu’il trouve superbe. Il espère donc qu’elle deviendra à terme incontournable sur le continent africain.
Pour conclure, il a souhaité au nom de ses collègues et du sien un message aux artistes ivoiriens qui est le suivant : « Plus de solidarité, Plus de complicité entre les artistes ivoiriens » car cela manque !

Abraham Agba, Peintre
Abraham a indiqué qu’il n’avait encore jamais visité la Côte d’Ivoire et qu’il est heureux de découvrir ce pays voisin. En effet, c’est pour lui un cocktail très appréciable sur les plans culturel, social, de mode vie, urbain, de brassage de population… Pour lui cette expérience est l’occasion de s’enrichir personnellement, artistiquement et socialement. Il a en effet pu revoir des artistes qu’il a déjà rencontré au Burkina Faso. Par ailleurs, il a pu en découvrir de nouveaux avec lesquels il a sympathisé. Très philosophe et penchée sur la réflexion profonde artistique, il a indiqué qu’il a apprécié ses échanges sur l’évolution de l’art et sur les problématiques des artistes. Il a cependant souhaité attirer l’attention des ivoiriens sur le thème du concours : « l’art et la richesse : le cacao ».
Il a rappelé sa souffrance concernant les enfants du cacao. En effet, il indique que souvent un enfant qui est né et a grandi dans des champs de cacao n’a à l’âge adulte jamais gouté un carreau de chocolat. Et ceci malgré qu’il a travaillé la terre et les fèves. Il souhaiterait nous pousser à la réflexion de savoir si le cacao est une vraie richesse pour la Côte d’Ivoire. Le débat est lancé !
Autrement, il a qualifié le Concours des Guyzagn, d’une belle initiative et il souhaite qu’il prenne une envergure international. L’objectif ainsi rechercher serait de permettre aux artistes de défendre leur couleur national au niveau international.

Issaka Sawadogo, Sculpteur
Issaka Sawadogo est né en Côte d’Ivoire et a pu exprimé son talent au Burkina Faso. Il est très technique et utilise des matériaux existant pour leur donner une nouvelle vie. Il est en quelque sorte un Monsieur « Récupération » qui crée des sculptures vivantes. Très concentré sur son œuvre compte tenu de la technicité qui en découle, j’ai pu lui arracher quelques mots sur le Concours des Guyzagn.
Il est dans l’ensemble satisfait et propose pour l’avenir que les artistes invités aient une plus grande visibilité. Ils pourront ainsi présenter leurs travaux et rencontrer d’autres personnes et/ou promoteurs en vue de montrer un aperçu de leurs œuvres.

En conclusion, les 4 artistes burkinabés sont globalement satisfaits de leur participation au Concours de Guyzagn.
Je note le message fort à l’attention des artistes ivoiriens : « Plus de solidarité, Plus de complicité » !