Depuis le mois de décembre, la photographe Aïda Muluneh expose à la Fondation Donwahi. Son exposition intitulée “Still I rise” est accessible jusqu’en février 2021.

Still I rise de Aida Muluneh
Plus qu’une exposition, un voyage
L’exposition “Still I rise” de Aida Muluneh est une invitation au voyage. L’artiste nous plonge dans son univers coloré et pleins de sens. Elle aborde de nombreux sujets en s’appuyant toujours sur les couleurs primaires. Les rouges sont profonds. Les bleus et les jaunes sont vus de très loin dans ses oeuvres. Ces couleurs primaires sont une référence aux peintures murales des églises en Ethiopie. A cela s’ajoute la symbolique. Dans toutes ses oeuvres, ce sont principalement les femmes qui sont mises en scène. Mais c’est particulièrement leur regard qui attire notre attention. En effet, l’artiste a la conviction qu’il y a du pouvoir dans le regard de la femme. Mettre en scène les femmes, c’est ainsi enseigner un message à toute la société, plus largement à l’humanité toute entière. Ce sont effectivement ces dernières auxquelles on attribue le rôle de l’éducation des valeurs. Ainsi, elles servent de courroie de transmission des messages.
Une sensibilisation sur l’accès à l’eau
Dans cette exposition, chaque oeuvre est une réflexion sur les problématiques de l’accès à l’eau. L’artiste nous questionne ainsi sur le rapport entre l’accès à l’eau et la question de la libération et de l’émancipation des femmes, la santé, l’éducation et l’existence d’infrastructures sanitaires. Pour aller plus loin, elle a réalisé une série de ses oeuvres à Dallol en Ethiopie. Elle a pu ainsi mettre l’accent sur le message qu’elle veut transmettre. En effet, elle a rencontré de nombreuses femmes à travers ses déplacements dans plusieurs régions de l’Ethiopie. Elle a pris la mesure de leur dure labeur quotidien et nous encourage à ne pas considérer pour acquis le luxe de nos vies citadines. Cette exposition est donc un plaidoyer à travers une approche unique. Elle mérite sincèrement le détour. Par ailleurs, en plus des oeuvres vous avez la possibilité de suivre un mini reportage. On y découvre des moments de créations. L’artiste est en scène. La vidéo est racontée et nous emporte dans l’univers privilégié de l’artiste.
A propos de Aida Muluneh
Née en Ethiopie en 1974, Aida Muluneh a quitté très tôt sont pays après le renvoi de l’Empereur Haile Selassie. Elle a passé une enfance itinérante durant laquelle sa mère était à la recherche du meilleur endroit pour lui offrir une bonne éducation. À l’âge de 18 ans, Aida Muluneh s’est retrouvée aux États-Unis pour étudier le cinéma à l’Université Howard. Elle travailla, plus tard, au Washington Post. Elle déménagea à Addis-Abeba, dans les années 2000, répondant au souhait de sa mère, et a dirigé le Biennale de la photographie de Addis Abeba en 2010. En 2017, elle est devenue directrice générale de la Société de développement et d’éducation à travers l’art pour l’Afrique. Cette structure favorise les partenariats culturels.
Après avoir été exposées dans les quatre coins du monde, notamment l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Mali, le Sénégal, la France, l’Allemagne, l’Angleterre, la Chine, le Canada, les États-Unis d’Amérique, les oeuvres photographiques d’Aida ont été mises à l’honneur en Côte d’Ivoire. Cette première apparition a eu lieu en septembre 2018 à la Fondation Donwahi. La seconde exposition “Still I Rise” est ouverte au public jusqu’en février 2021. Elle y présente la série “Water Life” financée par l’ONG internationale WaterAId. La série “Wings that soar” apparait en première exclusive, ainsi que des travaux inédits réalisés en côte d’Ivoire. Par ailleurs, une sélection de photos de stagiaires ivoiriens et éthiopiens des masterclasses 2018 et 2020 est également présentée. Ce travail a été initié dans le cadre du programme Catchlight soutenu par la Fondation Donwahi et DFA.
Nous vous souhaitons donc une belle découverte.
Ping : Contemporary Benin : Une exposition qui met en lumière la scène artistique béninoise - ORIGINΛL – Arts & Culture