L’écriture dans tous ses états de Abdoulaye Ndoye

Du 2 mai au 2 juin 2019, la Rotonde des Arts a accueilli l’exposition “L’écriture dans tous ses états” de Abdoulaye Ndoye. Une exposition qui expose les paradigmes du langage entre symbole et symbolique.

Le langage, les langues, les symboles… tout n’est que code

Des objets pour messagers, des mots pour symbole

A travers ” L’écriture dans tous ses états ” Abdoulaye Ndoye nous interroge sur le langage et sur notre façon de communiquer. En effet, il met en scène différents styles d’écrits qu’il présente sur divers supports tels que le livre, le boubou, le parchemin, la missive, le manuscrit ou le rouleau. Il renvoie ainsi l’écriture à sa forme et à son fond. Qu’est ce qui rend une oeuvre écrite, un langage, une langue, un symbole, sacré, important et significatif ?

L’artiste nous renvoie à notre perception de la communication. Quels sont nos codes individuel et collectif ? Quelle langue ou langage utilisons nous pour nous exprimer ? Les objets deviennent des messagers. Les mots deviennent un symbole.

Le spectateur en déroute

C’est pourquoi, pour cette nouvelle série, comme l’explique Hélène Tissières, l’artiste a rajouté “le bijou dont la fonction est d’embellir le corps, de le protéger, de le relier à des signes mystérieux, exprimant le pouvoir esthétique de l’artisan, caste des forgerons, qui manient le feu et le métal – éléments puissants.” A travers le boubou, il exprime le travail des tisserands qui le confectionnent en bandes de tissus. Ces tissus qui sont enfilés traditionnellement et l’histoire raconte que la poulie de tissage détient le fil de la sagesse. Une autre représentation très puissante du message que l’on pourrait laisser entrevoir en se revêtant d’un boubou pour déambuler dans les ruelles de la cité. C’est ainsi qu’il déjoue les attentes et perceptions du spectateur puisqu’il interroge le support même de se oeuvres.

Un hommage à la culture Mandingue

Les livres anciens, les rouleaux, tablettes coraniques et autres manuscrits ne sont plus limités à leur fonction de support. Ils sont le message, le langage. Ainsi, nous sommes invités à décoder ces oeuvres qui font notamment référence à la culture Mandingue. Les symboles et les messages se croissent et le spectateur est invité à se faire sa propre lecture en fonction lui aussi de ses codes linguistiques et culturels. C’est à ce moment là, que l’on intègre l’univers de l’artiste pour qui l’écriture est un langage universel. Un langage qui peut également se manifester par des symboliques et des formes non verbales.

A propos Abdoulaye Ndoye

Abdoulaye Ndoye, né le 26 fébrier 1953 à Dakar est un artiste plasticien contemporain sénégalais. Il est issu de la dernière génération de l’Ecole de Dakar, celle d’Ibou Diouf (1953-2017), de Mor Faye (1947-1984) ou de Souleymane Keita (1947-2014). Sa réflexion porte principalement sur une écriture vidée de toute signification mise en scène sur une page de parchemin ou des livres entiers. Professeur à l’Ecole des arts, Ndoye participe à la formation des plus jeunes. Durant Trente années, il a vu passer des jeunes talents comme le sculpteur Ndary Lô, les peintres Soly Cissé et Camara Gueye. Dans le même temps, il prospecte les voies d’une écriture plastique personnelle. Flexible et attentif au design, on le retrouve également Professeur à l’Institut de coupe, couture et mode de Dakar.

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :