[Africa Now] Lebohang Kganye – Coup de coeur Video de Originvl

Durant Africa Now, dont l’objectif est de célébrer l’énergie de la création sur le continent africain, j’ai pu découvrir de nombreux artistes contemporains. J’ai eu le plaisir de découvrir l’installation vidéo de Lebohang Kganye. Découvrons ensemble son travail.

Africa Now 2017 – Exposition Le jour qui vient – source : site officiel de Lebohang Kganye

Un film autobiographique qui interpèle

L’installation vidéo de Lebonhang Kganye m’a beaucoup touchée. Intitulé “The Pied Piper’s voyage” et réalisé en 2016, ce film d’animation m’est apparu d’une part, comme un hommage au père de l’artiste et d’autre part, comme une analyse des rôles changeants entre les hommes et les femmes dans l’unité familiale. Qui fait quoi? Comment? 

En cherchant plus loin, j’ai découvert que le père de l’artiste est décédé avant sa naissance. Cette animation est donc une façon de faire un voyage imaginaire où ils se rencontrent. Ainsi la seule entité vivante, elle-même, vêtue d’un costume d’homme, d’un chapeau et de chaussure d’homme de ville, se retrouve au milieu de nombreuses photographies familiales. C’est ainsi que Lebonhang Kanye dévoile un récit fictif à partir d’éléments découpés et de personnages plats où la dimension 2D se retrouve confrontée à la 3D. 

On y voit ainsi la représentation, de la mère seule dans son foyer, devant faire face aux besoins de sa famille lorsque le père est absent. On doit s’interroger sur l’unité familiale traditionnelle et le rôle des femmes dans les foyers avec des pères absents. Quel est le bon modèle ? Est-ce-que c’est le bon modèle? Vers quel modèle allons-nous? Le socle familiale de base tel que connu est-il toujours d’actualité? Va-t-il évoluer? Comment devons-nous réagir face à cela? Sommes-nous préparer à vivre cela?

L’artiste nous invite à une introspection à travers la création d’un pont narratif entre notre passé et notre présent, entre la fiction et la réalité afin que nous puissions sortir des stéréotypes de bases imposés par les modes de pensée occidentaux qui enferment l’Afrique dans un prisme trop “exotisé”.

La mondialisation a touché tous les pays du monde et l’Afrique n’a pas été épargné. Des changements socioculturels en découle, dans le bon comme dans le mauvais sens, et ces derniers influencent toutes les couches de la société. Lebohang Kganye nous donne donc l’opportunité d’analyser ces changements pour tenter d’y remédier. 

 

Lebohang Kganye

Né en 1990, Lebohang Kganye vit et travaille à Johannesburg, en Afrique du Sud.

Kganye a débuté ses études de photographie en 2009 au Market Photo Workshop et a complété le programme de photographie avancée en 2011 et étudie actuellement les beaux-arts à l’Université de Johannesburg. Au cours des cinq années, elle a participé à des masterclasses photographiques et à des expositions collectives à l’échelle locale et internationale. Kganye a été récipiendaire du Tierney Fellowship Award en 2012, qui la mena à son exposition personnelle Ke Lefa Laka à la Market Photo Workshop Gallery. Elle a créé une animation de la série Ke Lefa Laka qui a été lancée à Mandela Day 2014 en Ecosse.

Kganye a participé à plusieurs ateliers de photographie et masterclasses. Elle participa à plusieurs expositions d’art à Johannesburg, Pretoria, Potchefstroom, Cape Town, Harare, Londres, Amsterdam, Paris et New York.

Bien qu’étant principalement une photographe, Kganye intègre souvent son intérêt pour la sculpture, la performance de l’archive et de la mémoire dans ses photographies. Elle confronte ses photographies prises avec celles recueillies et altérées. Elle interroge sa propre mémoire familiale et explore l’histoire de la fiction en utilisant des archives pour fusionner des personnages illusifs avec des personnages “réels” dans un nouvel univers.

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