Durant Africa Now, dont l’objectif est de célébrer l’énergie de la création sur le continent africain, j’ai pu découvrir de nombreux artistes contemporains. J’ai eu le plaisir de découvrir l’installation Surprise de Clay Apenouvon. Découvrons ensemble son travail.

Film Noir
Après s’être intéressé au carton comme matériau, Clay Apenouvon a développé le concept “Plastic Attack” pour nous interpeller sur la nocivité de la matière plastique.
Plus récemment, il a crée le concept “Film Noir” qui utilise du plastique noir étirable comme matériau pour créer des installations in situ dénonçant des maux et fléaux de notre société moderne. En effet, le plastique noir ainsi présenté nous fait penser à une marrée noire, un dégoulinement puissant et évocateur du dégout généré par les maux et fléaux dénoncés.
Dans le cadre de l’exposition Le Jour qui vient, Clay Apenouvon a réalisé une oeuvre spécifique in situ. Il s’agit de la mise en scène d’un dégoulinement noir où des déchets sont remplis dans des sacs noirs. Un caddie en contenant trois (3) est mis en avant comme pour nous interpeller sur la société de consommation et ceci en plein coeur d’un “Temple de la consommation” : Les Galeries Lafayette.
Cette oeuvre est très intéressante car elle pointe du doigt les modes de consommation moderne et la surconsommation. C’est une façon de nous dire que nous achetons de nombreux déchets que nous consommons et que par conséquence nous sommes des producteurs de déchets. Une belle métaphore à méditer.

Clay Apenouvon
1992 – 2003
Suite à ses expériences dans différents ateliers de peinture, de graphisme et de sérigraphie, Clay Apenouvon quitte Lomé (Togo) pour s’établir à Paris (France). Clay poursuivra son initiation au contact d’artistes tels que Claude Viallat (mouvement Support Surface) ou Mounir Fatmi. Il signera avec le designer et plasticien Jules Wokam une première coproduction artistique à Mantes La Jolie : “Afrique en Yvelines”. L’Art est un remède, un moyen d’exprimer, et aide Clay à exorciser les souffrances personnelles.
2003 – 2010 / Emballage & African Legend
Clay Apenouvon explore les possibilités des matières. Il retiendra le carton comme support de travail pour ses réalisations. Dans l’esprit de l’artiste, le carton est le matériau symbolique pour aborder la question de l’emballage, sujet majeur de ses réflexions et de sa démarche. Emballage des choses ou emballage du vide. En 2006, sous l’oeil d’une caméra complice, il créé une performance inattendue et remarquée lors de l’ouverture de la FIAC Paris. Faisant passer un modeste panneau de carton pour un objet contenant une inestimable œuvre d’art, il met en déroute le personnel de la sécurité, persuadé qu’une œuvre de la Foire se fait subtiliser sous leurs yeux. L’emballage et le carton, simples contenants, prennent dans la perception la même valeur que le contenu.
Ses travaux font obtenir à Clay Apenouvon le premier Prix des collages 2003 à la Biennale Malta International Art – Atelier Z, Paris, et font l’objet d’expositions personnelles et collectives.
Dans la même période, Clay veut faire revivre la mémoire d’hommes politiques, intellectuels et artistes africains qui ont marqué les cinquante dernières années de l’histoire de leur continent. Il revient à la sérigraphie pour réaliser une série de portraits rendant hommage à ces grandes personnalités. Ces portraits investissent les endroits publics de l’agglomération parisienne. Clay lance la marque vestimentaire African Legend pour prolonger ce travail, ainsi ses œuvres sont imprimées sur textiles.
2010 à aujourd’hui / Plastic Attack
Dans un esprit militant et engagé, Clay Apenouvon s’intéresse à la matière plastique. Sensible aux travaux de Steve McPherson ou de Marthine Tayou, l’artiste crée le concept “Plastic Attack”. Sur le mode de l’installation, il fait prendre conscience de la nocivité et du danger que le plastique représente pour l’environnement à l’échelle planétaire. Pour ses œuvres, Clay cherche à exprimer la notion de “beauté fatale” du plastique. Il se positionne comme citoyen du monde, sensible et impliqué dans son temps, témoin d’une catastrophe annoncée.
Plastic Attack, œuvre évolutive et en mouvement, fut présenté en résidences en Islande, aux Etats-Unis et dans des centres d’art français. Une installation était également visible dans le Parc du Futuroscope de Poitiers jusqu’en 2014.
Depuis 2015, il travaille sur un projet intitulée Film noir dont la première apparition surprenante a été Film noir de Lampedusa où il dénonça l’indifférence de l’Europe face aux drame de l’immigration clandestine. Il a également présenté son travail dans le cadre d’une exposition collective Visibles / Invisibles, l’Afrique urbaines et ses gardes à la Fondation Blachère en France (2015).
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