Beaucoup de personnes pensent à tord où à raison que Abidjan est la capitale de la Côte d’Ivoire alors qu’il s’agit bien de Yamoussokro, devenue capitale politique et administrative en 1983, ville très intimement liée à Felix Houphouêt Boigny, premier Président de la République.
Yamoussokro, un nom empreint d’histoire
L’origine du nom de la capitale de la Côte d’Ivoire remonte à l’année 1901. La Reine Yaa N’so, tante de Kouassi N’Go, et grande-tante de Felix Houphouët Boigny, dirigeait le village de N’Gokro au moment de la colonisation française. Le village était entouré de nombreux villages Akouès. Des relations commerciales et diplomatiques se sont donc établies entre l’administration coloniale et les villages. Mais en 1909, à l’appel du chef du village de Djamlabo, les Akoués se révoltèrent contre l’administration coloniale. Le poste de Bonzi à environ 7 kilomètres de Yamoussokro fut incendié et l’administrateur Simon Maurice eu la vie sauve grâce à l’intervention de Kouassi N’Go. Ce dernier recevra l’administrateur chez sa tante Yaa N’So puis persuada les Akouès de ne pas faire la guerre pour éviter un désastre. Lorsque la situation est redevenue normale, administrateur Simon Maurice transféra le poste militaire français de Bonzi à N’Gokro pour plus de sureté. Il rebaptisa le village de N’Gokro en Yamoussoukro en hommage à Yaa N’So que les colons prononçaient Yamousso. Pour information, « Kro » est la signification du mot village en langue baoulé. Ainsi, N’GoKro devint Yamoussokro en hommage à la grande-tante de Félix Houphouët Boigny.
Yamoussokro, lieu des dialogues interreligieux
Très pratiquant, Felix Houphouet Boigny a souhaité transformer son village natal en symbole de l’œcuménisme officiel à savoir en lieu promouvant les actions communes entre divers courants du christianisme.
C’est ainsi qu’il initia, sur ses deniers personnels, la construction de la basilique Notre-Dame de la paix, qui au delà d’être un sanctuaire marial dédié à Notre-Dame-de-la-Paix, est un édifice dont le message clé est celui de la spiritualité avec une volonté de transmettre la paix et l’amour. Bâtie sur les plans des architectes Pierre Fakhoury et Patrick d’Hauthuille, elle a été réalisée par 24 entreprises nationales et internationales entre 1986 et 1989. Ce sont près de 1500 ouvriers africains qui se sont relayés sur ce chantier. En 1989, le Guiness des records l’a reconnu comme le plus grand édifice religieux chrétien au monde. Felix Houphouët Boigny légua des dons, permettant la maintenance de l’édifice jusqu’à aujourd’hui. Ces dons sont gérés par la Fondation Internationale Notre Dame de la Paix créée par le Vatican dont le siège administratif est à Yamoussoukro et le siège légal au Vatican. Cette Basilique est donc une propriété du Vatican. Vous avez donc un petit bout du Vatican en Côte d’Ivoire.
Par ailleurs, la ville compte un temple protestant et une mosquée, également, construits à l’initiative de Felix Houphouet Boigny. La mosquée construite face à la basilique se distingue pour sa couleur blanche et pour ses carreaux de mosaïques que l’on trouve à l’intérieur et qui auraient été importés du Maroc tandis que l’on doit les ferronneries des lourdes portes ouvragées à une entreprise française.
Yamoussokro, joyau architectural
La ville de Yamoussokro se distingue de toutes les villes du pays par son architecture et sa structure. En effet, pensée comme une ville européenne, vous y trouverez de grandes allées parallèles et perpendiculaires avec un axe principal autour duquel s’organise la ville. On compte au nombre de ces grandioses monuments :
La Fondation Felix Houphouet Boigny (FHB) pour la recherche de la paix, créée en 1973 sous le nom de Fondation FHB devenue en 1997 Fondation FHB pour la recherche de la paix. Elle est à l’origine du Congrès international sur la paix dans l’esprit des hommes en 1989 et de la déclaration de Yamoussoukro pour la paix en 1997, tous deux placés et organisés sous l’égide de l’UNESCO. Elle dispose de nombreuses salles de réunions et de conférences bénéficiant d’un éclairage naturel et où l’on trouve les premiers escalators qui ont été construits en Côte d’Ivoire.
Le Palais Présidentiel avec le Lac aux crocodiles est une œuvre de Olivier-Clément Cacoub réalisée à la demande de FHB. On y trouve d’ailleurs le caveau familial où ce dernier est inhumé. A l’entrée, de ce bâtiment construit sur six étages, on trouve deux béliers en grandeur nature en référence au totem de son constructeur. L’autre particularité de ce palais est qu’il est clôturé par vingt-deux kilomètres et bordé de la marre aux crocodiles sacrés.
L’Hôtel Président, hôtel 5 étoiles, bâti dans un parc fleuri de 25 hectares se compose d’une bâtiment classique accolé d’une tour surmontée d’un restaurant panoramique qui donne une merveilleuse vue sur la ville. Le hall d’entrée, avec ses hauts piliers de marbre et ses lustres, n’est pas sans évoquer, mais en plus petit celui de la Fondation FHB pour la paix. Ce bâtiment a été réalisé par l’Architecte Cacoub.
La ville compte d’autres édifices de prestiges, monumentaux ou futuristes tels que l’Institut National Polytechnique ou encore l’Aéroport International qui ne font que renforcer sont attraits.
Pour la petite, histoire, l’on raconte que le Palais Présidentiel, la Fondation FHB pour la recherche de la paix, l’Hôtel Président et la basilique Notre Dame de la Paix seraient construits en formant une croix, en signe de la foi en la religion catholique du Président mais aussi que les initiales de ces quatre bâtiments : P pour palais, F pour fondation, H pour hôtel et B pour basilique seraient les initiales du Président Felix Houphouët Boigny.
On comprend donc que Yamoussokro, au delà d’être le village natal de Félix Houphouët Boigny, voit son attrait et sa magnificence par la volonté de celui que l’on appelle le Père Fondateur de la nation dont le 25ème anniversaire de décès sera célébré le 7 décembre 2018.
A lire :
- Dia Houphouet, film d’animation qui raconte l’enfance de Felix Houphouët Boigny
- Le Zaouli, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO
A propos de #25ansFHB
25 ans c’est un quart de siècle et :
- un grand nom à ne pas oublier
- une histoire culturelle commune

Durant l’année, nous vous ferons découvrir des éléments de la culture ivoirienne à travers l’œuvre de Felix Houphouët Boigny. On parlera d’architecture, de gastronomie, de masque, d’art… différents thèmes qui ont pu être intimement lié à ce personnage emblématique de la Côte d’Ivoire.
Ces différents articles porteront le Hashtag #25ansFHB soit « 25 ans de décès de Felix Houphouët Boigny »
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